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Israël s'inquiète d'une éventuelle vente de F-35 américains à la Turquie

Les relations entre Israël et les États-Unis pourraient être mises à l'épreuve par la possibilité d'une vente de chasseurs furtifs F-35 à la Turquie, un sujet qui suscite de vives préoccupations à Jérusalem.

2 minutes
13 mai 2025

ParDelphine Miller

Israël s'inquiète d'une éventuelle vente de F-35 américains à la Turquie
iStock

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Un retour turc dans le programme F-35 ?

En 2019, la Turquie avait été exclue du programme F-35 par les États-Unis en raison de l'acquisition du système de défense antimissile russe S-400, jugé incompatible avec les standards de l'OTAN. Cependant, des discussions récentes laissent entrevoir une possible réintégration d'Ankara dans ce programme, à condition que la Turquie rende le système S-400 inopérant ou le transfère à un pays tiers.

Le président américain Donald Trump a exprimé son ouverture à cette possibilité, notamment après une conversation téléphonique avec son homologue turc Recep Tayyip Erdoğan. Les deux dirigeants ont évoqué la levée des sanctions américaines et la reprise des ventes de F-35, dans le cadre d'un rapprochement stratégique entre Washington et Ankara.

Les préoccupations israéliennes

Israël voit d'un mauvais œil cette perspective, craignant une érosion de son avantage militaire qualitatif dans la région. Le Premier ministre Binjamin Netanyahu a exprimé son opposition lors d'une réunion à huis clos de la commission des affaires étrangères et de la défense, soulignant les risques d'un tel transfert d'armement à un pays dont les relations avec Israël sont tendues.

Les autorités israéliennes redoutent notamment que les F-35, s'ils étaient livrés à la Turquie, puissent être utilisés dans des contextes conflictuels, notamment en Syrie, où les deux pays ont des intérêts divergents. Des incidents aériens passés ont déjà mis en évidence les tensions entre les forces turques et israéliennes dans l'espace aérien syrien.

Une opposition conjointe avec la Grèce

Israël n'est pas seul dans son opposition à une éventuelle vente de F-35 à la Turquie. La Grèce, également préoccupée par les ambitions régionales d'Ankara, a uni ses efforts à ceux d'Israël pour faire pression sur Washington. Les deux pays ont intensifié leur lobbying auprès du Congrès américain, mettant en avant les risques pour la stabilité régionale et la sécurité des alliés de l'OTAN.

Une décision aux implications stratégiques

La décision des États-Unis concernant la vente de F-35 à la Turquie aura des répercussions majeures sur l'équilibre des forces au Moyen-Orient. Pour Israël, il s'agit de préserver son avantage technologique et sa capacité de dissuasion face à des acteurs régionaux aux intentions parfois hostiles.

Alors que les discussions se poursuivent à Washington, la communauté internationale observe avec attention l'évolution de ce dossier sensible, qui pourrait redéfinir les alliances et les rapports de force dans une région déjà marquée par de nombreuses tensions.

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