Une étude menée par des chercheurs de l'université Ben-Gourion du Néguev analyse les réponses psychologiques variées des différents secteurs de la société israéliennes suite aux attaques du 7 octobre 2023 et à la guerre qui est en cours depuis lors.
La professeure Orna Levinson-Brown et le Dr Tehila Kalaji ont interrogé 1 024 participants représentant un large éventail de la société israélienne - laïcs (32,4%), traditionalistes (16,7%), religieux (18,2%) et ultra-orthodoxes (32,7%) - afin d'évaluer leur capacité d'adaptation face à cette crise nationale sans précédent.
Les résultats de l'enquête révèlent que tous les segments de la population israélienne ont manifesté des niveaux élevés de résilience personnelle, familiale et communautaire. Cependant, une différence notable apparaît concernant la détresse psychologique : tandis que la majorité des groupes rapportent des niveaux de détresse supérieurs aux normes habituellement observées en Israël, la communauté ultra-orthodoxe (Haredi) se distingue par des niveaux significativement plus faibles.
"Dans les communautés collectivistes telles que les communautés religieuses et ultra-orthodoxes, les réseaux de soutien social et l'accent mis sur les valeurs partagées procurent à l'individu un sentiment de sécurité et d'appartenance, ce qui conduit à des niveaux inférieurs de détresse psychologique et à un sentiment renforcé de cohérence et de résilience personnelle", explique le Dr Kalaji.
L'étude identifie également deux facteurs clés contribuant à réduire la détresse psychologique dans tous les groupes : le "sens de cohérence" (capacité à donner du sens aux événements et à comprendre ce qui se passe) et le sentiment d'espoir. En revanche, la résilience nationale, bien qu'importante pour les communautés laïques, traditionnelles et religieuses, n'a pas d'impact significatif au sein de la société Haredi, qui s'appuie davantage sur ses propres valeurs sociales et religieuses.
Ces découvertes mettent en lumière la complexité culturelle de la résilience face aux crises dans un pays aussi multiculturel qu'Israël. Si les principes fondamentaux d'adaptation semblent universels, leur expression varie considérablement selon les contextes culturels et la façon dont ces ressources sont intégrées au sein de chaque groupe.
Les chercheurs soulignent l'importance de ces données pour l'élaboration de politiques publiques culturellement adaptées visant à renforcer la résilience mentale et à réduire la détresse émotionnelle dans les différentes communautés lors de crises futures.
L'étude révèle également qu'après les événements traumatiques du 7 octobre, la confiance dans les dirigeants a joué un rôle important : les personnes qui croyaient que leurs dirigeants prendraient soin d'eux en temps de crise ont généralement signalé des niveaux de détresse psychologique plus faibles.