Nouvel accroc pour la coalition : pour la deuxième fois en une semaine, l’opposition a réussi à faire échouer un vote crucial au sein de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, repoussant l’extension des ordres de mobilisation d’urgence – les Tzav 8 – destinés aux réservistes de Tsahal.
Le gouvernement avait jusqu’au 22 mai pour faire passer la mesure. En l’état, aucune nouvelle convocation ne pourra être émise après cette date, même si celles déjà envoyées resteront valables. Ce revers souligne les difficultés de Benjamin Netanyahu à maintenir la discipline au sein de sa propre majorité.
En toile de fond : l’opération militaire prévue à Gaza, baptisée « Chars de Guédon », dont les contours restent flous. La semaine dernière, des députés de l’opposition avaient exigé que le ministre de la Défense Israel Katz vienne détailler ses intentions. Ils demandaient des réponses concrètes : quels objectifs ? Quel horizon stratégique ? Katz s’est exécuté ce dimanche, mais ses explications n’ont pas convaincu. Pas même dans son propre camp.

Les explications du ministre de la défense ce matin devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset n'ont pas convaincu, crédit ministère de la Défense
Le député Amit Halevy du Likoud a lui aussi voté contre, pointant la contradiction d’un gouvernement qui prolonge les combats tout en laissant passer de l’aide humanitaire vers Gaza. Une critique de plus en plus fréquente chez certains membres de la droite.
Dans l’opposition, les réactions ne se sont pas fait attendre. « Le gouvernement Smotrich-Netanyahu envoie des soldats à Gaza sans horizon ni objectif. Et ce matin, il a perdu une nouvelle fois face à l’opposition dans sa tentative honteuse de prolonger les ordres de mobilisation tout en perpétuant l’exemption des ultra-orthodoxes », a mentionné Yair Golan, président du parti Démocrates avant d’ajouter, sans détour : « Il est temps de l’intégrer : tant que vous refuserez d’enrôler les haredim, nous bloquerons vos Tzav 8. » Le message est clair : il n’est plus question de continuer à faire peser l’effort de guerre sur une partie seulement de la population.