Hier (mardi) les ministres des Affaires étrangères des 27 Etats membres de l'Union européenne se sont réunis pour débattre de la question de la suspension de l'accord d'association avec Israël. Cet accord régit l'ensemble des relations entre Israël et l'Union européenne, notamment en ce qui concerne le commerce. Les échanges bilatéraux se chiffrent à plusieurs dizaines de milliards de dollars par an.
A l'appel des Pays-Bas, les 27 ont discuté de l'avenir de cet accord dans le contexte de la guerre à Gaza.
Le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, Kasper Veldkamp, a justifié la suspension de l'accord avec Israël en mettant en avant le fait qu'Israël est une démocratie: « Nous n'avons aucune attente envers le Hamas, mais nous attendons un comportement différent de la part d'Israël », a-t-il affirmé.
Finalement, Israël a réussi à atténuer la décision de l'Union européenne de sorte qu'elle inclue un réexamen de l'accord et non sa suspension, selon un haut responsable du ministère israélien des Affaires étrangères.
En coulisses, la diplomatie israélienne a oeuvré ces dernières semaines pour mobiliser des Etats membres de l'UE contre la proposition menée par les Pays-Bas.
Les efforts ont payé puisque lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'UE, neuf pays ont exprimé leur opposition à la suspension de l'accord commercial. En tête de cette opposition figuraient l'Allemagne et l'Italie, deux des quatre pays les plus influents de l'Union européenne. Elles ont été rejointes par la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la République tchèque, la Grèce, Chypre, la Slovaquie et l'Autriche.
En conséquence, le libellé de la décision a été modifié en une « révision » de l'accord commercial. Les neuf pays qui ont soutenu Israël se sont également opposés à cette révision. Certains s’y sont opposés catégoriquement, d’autres ont exprimé leur désaccord quant à son opportunité à ce moment-là. En revanche, 17 pays ont soutenu l’idée d’un réexamen de l’accord. Les 27 pays membres ont souligné la nécessité de la reprise de l'aide humanitaire dans la Bande de Gaza.
Des responsables de l'Union européenne ont déclaré qu’il n’existait pas de calendrier précis pour achever le « réexamen » de l’accord commercial avec Israël, ni pour la présentation du rapport aux ministres des Affaires étrangères des 27 États membres.
« Le réexamen de l’accord avec Israël est la première étape. La question est de savoir ce qu’il adviendra des conclusions du rapport, qui seront très graves si Israël ne change pas de cap de manière significative sur la question de la situation à Gaza », a déclaré un haut responsable de l’UE.
Même après la présentation du rapport, la suspension de l'accord commercial avec Israël ne sera pas chose facile, car elle nécessitera l'obtention d'un consensus entre les 27 pays membres de l'Union européenne. À ce stade, cette perspective semble peu probable.