La pression internationale continue de monter contre Israël. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a déclaré mardi soir que l’Union européenne allait réévaluer ses accords d’association avec Israël, dans le contexte de la guerre en cours à Gaza et de l’aggravation de la crise humanitaire. Des accords, signés en 1995, qui régissent les relations entre Israël et les 27 États membres de l’Union. Deux tiers des États membres de l’Union ont déjà exprimé leur soutien à cette remise en question. Une éventuelle suspension remettrait en question des échanges commerciaux annuels d’une valeur de près de 50 milliards d’euros et mettrait en péril de nombreux partenariats scientifiques et technologiques.
Du côté d'Israël qui affirme avoir réussi à ce que l'Union européenne réexamine l'accord et non le suspendre, l’inquiétude est palpable. Déjà les présidents des grandes universités israéliennes, regroupés au sein du Comité des chefs des universités de recherche, alertent sur les conséquences potentiellement désastreuses de cette remise en question. Ils préviennent qu’un retrait d’Israël du programme Horizon Europe -pilier de la coopération en matière de recherche et développement- constituerait un précédent dangereux, susceptible d’accélérer les campagnes de boycott académique qui se sont intensifiées ces derniers mois. Ils estiment que la perte pourrait s’élever à 1,5 milliard d’euros d’investissements en recherche, mettant en péril la position d’Israël en tant que leader mondial en innovation.
Le Conseil israélien de l’enseignement supérieur examine encore les implications de cette décision. Si Israël avait déjà connu des suspensions ponctuelles de financements européens dans le passé, le scénario d’un arrêt complet des accords de coopération scientifique et commerciale représenterait un tournant majeur aux conséquences stratégiques et économiques durables.