Près de six mois après sa dernière conférence de presse, le Premier ministre Benyamin Netanyahou s’est exprimé ce soir devant les médias, dans un contexte particulièrement tendu, marqué par la décision de la Cour suprême invalidant le limogeage du chef du Shin Bet, et l’impasse persistante dans les négociations à Doha. Exceptionnellement, les journalistes ont été autorisés à lui poser des questions – une première depuis décembre.

Netanyahou a débuté son allocution en adressant ses condoléances aux familles des soldats tombés ces derniers jours dans le cadre de l’opération « Chars de Guédéon », dont la première phase a été lancée dimanche. Il a ensuite énuméré les succès militaires obtenus, laissant entendre que l’un des chefs du Hamas les plus recherchés aurait été éliminé : « Nous avons déjà éliminé des dizaines de milliers de terroristes, Haniyeh, Deif, Yahya Sinouar, et probablement aussi Mohammed Sinouar. » Il a réaffirmé que l’objectif de l’opération restait la destruction totale du Hamas et que l’ensemble de la bande de Gaza devait être placé sous contrôle sécuritaire israélien.

Le Premier ministre a également vivement réagi aux propos polémiques de l’ancien général et homme politique Yaïr Golan, qui avait déclaré dans une interview qu’« Israël tue des bébés pour le plaisir » : « J’ai été choqué d’entendre ces mots ignobles. Alors que nos soldats risquent leur vie pour défendre notre pays, Golan les accuse de crimes de guerre. Ce genre d’accusation, je ne l’avais entendu que chez les pires antisémites. »

Benyamin Netanyahou continue de faire l’objet de critiques virulentes, y compris de la part des familles des otages, inhérentes à l’absence d’avancée dans les négociations pour leur libération. Beaucoup l’accusent de faire passer ses intérêts personnels et politiques avant les efforts en vue d’un accord. Il est aussi attaqué pour avoir permis l’entrée d’aide humanitaire à Gaza, malgré ses promesses répétées selon lesquelles « pas un seul grain ne passerait ».

Sur le plan diplomatique, Netanyahou s’est exprimé au sujet du dossier nucléaire iranien et des pourparlers en cours sous médiation omanaise : « Nous avons frappé des infrastructures clés en Iran, qui reste une menace majeure pour Israël. Nous coordonnons étroitement avec les États-Unis. Nous espérons un accord qui empêchera l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire – si c’est le cas, nous l’accueillerons favorablement. Quoi qu’il en soit, Israël se réserve le droit de se défendre face à un régime qui menace son existence. »

Cette conférence de presse intervient quelques heures après l’annonce de la Cour suprême, selon laquelle le limogeage du chef du Shin Bet était contraire à la loi. La conseillère juridique du gouvernement a interdit au Premier ministre de nommer un remplaçant, ce qui a provoqué des réactions virulentes au sein de la coalition, certains députés allant jusqu’à appeler à ignorer ses consignes.