Ce vendredi matin, le bureau du Premier ministre a révélé ’une des principales raisons ayant conduit à la nomination du général de réserve David Zini à la tête du Shin Bet : sa mise en garde explicite sur l’impréparation des services de sécurité face à un scénario extrême, tel que celui du 7 octobre.
Dans un communiqué publié par le bureau de Benyamin Netanyahu, on rappelle qu’en mars 2023 – soit six mois avant l’attaque meurtrière du Hamas – le général Zini avait été chargé par le commandant de la division de Gaza d’évaluer le niveau de préparation de ses forces. L’accent avait alors été mis sur la possibilité d’un assaut surprise. Le général Zini avait alors recommandé d’identifier les failles et d’améliorer les procédures d’action. Dans un rapport confidentiel rédigé à l’issue de cette mission, il avait relevé plusieurs défaillances dans la préparation à un tel événement.
Le Premier ministre a autorisé la publication d’un extrait de ce rapport remis en mars 2023 au commandant de la division de Gaza. On y lit :
« Sur presque chaque front, une attaque surprise contre nos forces est possible, et la doctrine selon laquelle “nous pourrions être surpris mais non vaincus” ne tient pas. [...] De nombreuses méthodes d’assaut surprise sont envisageables en temps de paix. Selon moi, une attaque terrestre est l’option la plus probable et la plus simple à mettre en œuvre. »
Le général Zini soulignait encore :
« Tout le monde parle d’un scénario de “raid surprise” ou d’un “événement complexe imprévu”, mais lorsque l’on entre dans le détail, la compréhension du danger et la mise en œuvre des mesures de défense sont creuses, voire inexistantes. Les forces n’ont en tête aucun scénario opérationnel concret, ce qui entraîne une inaction manifeste. »
Il concluait ainsi :
« En l’absence de scénarios détaillés, les forces ne savent pas ce qu’elles doivent anticiper ni comment s’y préparer. [...] Le principal déficit est celui de la conscience opérationnelle, tant au niveau des troupes que de la hiérarchie. »