Afin de rassurer les compagnies étrangères après la frappe de missile houthis qui a touché l'aéroport Ben Gourion début mai, les autorités israéliennes ont pris une mesure inédite en demandant à l'armée de l'air de leur transmettre les principales conclusions de son enquête sur l'incident.
"De manière inédite, les principaux points de l'enquête de l'armée de l'air ont été envoyés aux compagnies aériennes avec des explications sur l'échec à intercepter le missile", a expliqué le directeur de l'Autorité de l'aviation civile israélienne, Shmuel Zakai alors qu'il était interviewé à la radio. Cette démarche visait à expliquer les causes de l'incident et les mesures prises pour éviter sa répétition.
Interrogé sur les récentes déclarations du PDG de Ryanair, qui a affirmé que sa compagnie "perdait patience avec Israël" tout en suspendant ses vols jusqu'en juin, Zakai s'est montré critique : "Le PDG de Ryanair ne parle pas comme le PDG d'une compagnie aérienne. Les autres compagnies aériennes ne s'expriment pas de cette manière, et elles ne sont pas moins respectables."
Contrairement à certaines perceptions, le directeur de l'Autorité insiste sur le fait que les décisions des compagnies étrangères relèvent principalement de considérations sécuritaires plutôt que politiques. "L'intérêt commercial prime, Israël est une destination attrayante, et pour certaines des compagnies aériennes qui ont cessé de voler vers Israël, ce sont leurs itinéraires les plus rentables au monde", a-t-il souligné.
Zakai a pris l'exemple d'El Al pour illustrer cette approche pragmatique. La compagnie israélienne avait suspendu ses vols vers Moscou après qu'un avion azerbaïdjanais ait été abattu "accidentellement" par les Russes. "El Al n'a repris ses vols qu'après que le PDG et moi-même ayons pris l'avion pour la Russie" et obtenu des garanties de sécurité, a-t-il relaté.
Les raisons de la reprise ou non des vols varient selon les compagnies, souligné le responsable. Certaines, comme Delta, laissent leurs équipages choisir leurs destinations, et ces derniers refusent tout simplement de de voler vers Israël", a expliqué le responsable, alors que certaines compagnies n'ont pas encore repris leurs vols à destination de l'Etat hébreu.
En dépit de ces difficultés, la flotte aérienne israélienne pendant la guerre est la plus importante de l'histoire de l'État d'Israël, a insisté Shmuel Zakai. 22 millions de passagers ont ainsi transité par les aéroports israéliens depuis le début du conflit, avec actuellement 33 compagnies aériennes qui maintiennent leurs liaisons avec l'État hébreu.