Pour la première fois depuis de longues années, des contacts directs ont lieu entre Israël et la Syrie, rapporte ce mardi l’agence de presse Reuters. Selon les informations recueillies, plusieurs rencontres en face à face ont eu lieu ces dernières semaines entre hauts responsables de la sécurité des deux pays, dans le but d’apaiser les tensions à la frontière et d’éviter une escalade militaire.
D’après cinq sources différentes, il s’agit d’une évolution significative dans une région marquée par une hostilité persistante. Côté syrien, les discussions sont menées par Ahmad al-Delati, haut responsable sécuritaire récemment nommé gouverneur de la province de Quneitra, frontalière du plateau du Golan, ainsi que de celle de Soueïda.
L’identité des représentants israéliens n’a pas été révélée, mais deux sources ont confirmé qu’il s’agissait de membres des services de sécurité. Trois sources ont par ailleurs précisé que certaines réunions se sont tenues sur un territoire contrôlé par Israël.
Ce rapprochement bénéficie du soutien du président américain Donald Trump, qui a rencontré plus tôt ce mois-ci le président syrien, Ahmad al-Sharaa. Selon Reuters, Trump aurait encouragé Israël à trouver des terrains d’entente avec le nouveau pouvoir syrien, déclarant après l’entretien : « Le dirigeant syrien est prêt, à terme, à normaliser ses relations avec Israël – mais cela prendra du temps. »
Le discours syrien s’est également assoupli sur la scène publique. Le ministère syrien des Affaires étrangères a adressé une lettre officielle à l’administration américaine, affirmant : « La Syrie ne deviendra une menace pour aucune partie, y compris Israël. »
Dans le même temps, une baisse notable du rythme des frappes aériennes israéliennes en Syrie a été observée. Ces attaques visaient des cibles iraniennes et des milices pro-iraniennes. Par ailleurs, le calme est revenu ces dernières semaines dans la région de Soueïda, jadis théâtre de violents affrontements entre factions druzes et combattants sunnites.
Un acteur impliqué dans les discussions a précisé à Reuters qu’il ne s’agissait pas encore d’un processus de normalisation, mais d’un « état de paix sans guerre ». Les pourparlers portent principalement sur des enjeux sécuritaires concrets, comme la prévention des infiltrations dans les villages frontaliers. Toutefois, ils pourraient à terme poser les bases d’accords politiques plus larges.