À moins d’une dénonciation formelle d’ici le 8 juin, le mémorandum de coopération militaire signé en 2003 entre l’Italie et Israël sera automatiquement reconduit pour cinq ans. Dix juristes italiens, dont Ugo Mattei, Fabio Marcelli et Domenico Gallo, demandent dans une lettre adressée au gouvernement Meloni de l’annuler, dénonçant une violation « flagrante, délibérée et systématique » du droit international humanitaire et le soutien italien à la machine de guerre israélienne.
Le texte, classifié depuis, empêcherait, selon eux, toute transparence sur son contenu et ses coûts, au mépris de la Constitution italienne notamment du droit à l'information et du droit à la paix. Ils estiment que cette opacité masque des échanges à visée militaire, voire stratégique, qui engagent les finances publiques.
La lettre rappelle que les précédents renouvellements du mémorandum ont coïncidé avec trois conflits à Gaza : Plomb Durci en 2009, Bordure Protectrice en 2014 et les manifestations de 2018-2019, tous "marqués par un lourd bilan palestinien selon les rapports de l’ONU."
Les juristes exigent donc l’ouverture d’une procédure de dénonciation dans les 60 jours, sous peine de recours judiciaires.
L'ONG Monitor -un institut de recherche reconnu à l’échelle internationale, qui promeut les valeurs démocratiques et la bonne gouvernance.- a réagi et qualifié la démarche de « coup médiatique déguisé en document juridique ».