Lors du sommet arabe des médias tenu hier (mardi) à Dubaï, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a prononcé un discours ferme, appelant à une rupture claire avec la « dualité des armes » au Liban — une allusion directe à l’arsenal militaire du Hezbollah, qui échappe au contrôle de l’État. Ce faisant, le chef du gouvernement libanais s'exprime ouvertement et publiquement contre l'influence du Hezbollah sur son pays.

« Le projet de reconstruction de l’État libanais repose sur l’interdépendance entre réforme et souveraineté, laquelle exige la détention par l'Etat du monopole des armes », a-t-il déclaré. Selon lui, la situation actuelle a mené à « une dualité dans la prise de décision » et à « l’échec du projet de l’État-nation ».

Salam a exposé sa vision d’un Liban fondé sur l’État de droit, les institutions et la responsabilité gouvernementale, loin des logiques de quotas communautaires et de clientélisme. « Ce n’est pas une utopie, mais une exigence : un État souverain qui assume ses décisions, en temps de paix comme en temps de guerre », a-t-il affirmé.

Abordant la place régionale du Liban, le chef du gouvernement libanais a exprimé le souhait de voir son pays redevenir un pont entre l’Orient et l’Occident, enraciné dans son identité arabe tout en étant ouvert sur le monde.

Il a également lancé un appel à un renouveau des relations interarabes sur des bases égalitaires : « Le Liban est épuisé par les guerres, les divisions et les tutelles extérieures. Il veut aujourd’hui se réapproprier son destin, sa parole, et son État. Nous aspirons à une coopération sincère avec nos partenaires arabes, fondée non pas seulement sur l’aide, mais sur l’intégration. »

Concernant Israël, Salam a réaffirmé l’engagement du Liban à appliquer pleinement la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU et à œuvrer à une cessation durable des hostilités.