Le 17 juin prochain s'ouvrira à New York la conférence internationale en faveur d’une solution fondée sur deux États initiée par la France et l'Arabie Saoudite. Le Président français et son ministre des Affaires étrangères ont laissé entendre à plusieurs reprises que la France pourrait reconnaitre un Etat palestinien lors de ce rendez-vous.
Des sources diplomatiques israéliennes estiment toutefois que le président français Emmanuel Macron ne devrait pas, à l’issue de cette réunion, reconnaître officiellement un État palestinien.
« Israël n’a aucune raison de s’inquiéter de cette initiative », ont déclaré à Ynet des diplomates français, « Il n’est nullement question d’imposer quoi que ce soit à quiconque », ont-ils précisé, insistant sur le fait que cette conférence dépasse largement la question de la reconnaissance d’un État palestinien. « L’objectif est de créer une dynamique irréversible en faveur d’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens. »
Toutes les nations membres de l’ONU ont été conviées à participer, mais leur nombre exact reste à déterminer. Plusieurs pays envisagent actuellement la possibilité de reconnaître un État palestinien. Si certains, comme le Canada, le Royaume-Uni ou la France, ont exprimé leur intention de le faire, cela ne signifie pas pour autant qu’une reconnaissance interviendra lors de la conférence.
La France appelle à une relance du processus politique et diplomatique, « tout en reconnaissant les obstacles considérables à surmonter », d’après l’ambassade de France en Israël qui déplore que « la perspective d’une solution à deux États est aujourd’hui plus menacée que jamais ».
Israël, de son côté, a adressé des mises en garde à Paris, avertissant que toute reconnaissance de l’État palestinien pourrait entraîner des mesures de rétorsion, telles que l’application unilatérale de la souveraineté israélienne sur certaines zones de Judée-Samarie, ou encore la fermeture du consulat français à Jérusalem.
Parallèlement, les États-Unis ont exprimé officiellement leur opposition à la tenue de cette conférence. John Kelly, l'ambassadeur intérimaire des États-Unis auprès des Nations unies, a déclaré devant le Conseil de sécurité que « les États-Unis rejettent catégoriquement toute tentative de reconnaissance unilatérale d’un État palestinien ou d’imposition de conditions à Israël – ce qui reviendrait à accorder une récompense inconcevable aux auteurs de l’attaque barbare du Hamas, qui a coûté la vie à de nombreux Israéliens et Américains ».