L'ex-otage Eli Sharabi a donné de nouveaux détails sur sa captivité lors du lancement de son ouvrage ''Otage' (Editions Sela Meïr) au musée ANU de Tel Aviv.
Il a raconté que les terroristes avaient tenté de l'obliger, lui et d'autres otages, à lire des passages du Coran, dans le but de les convertir, mais qu'ils ont toujours refusé.
« Les nuits où nous avions faim, au milieu de la nuit, les ravisseurs tentaient de nous soudoyer. Nous étions amaigris, après de nombreux jours durant lesquels nous ne recevions qu’un seul repas par jour – des pâtes ou une pita et demie. Ils essayaient de nous appâter avec de la nourriture, à condition que nous récitions des versets du Coran. Et bien que tout le monde fût extrêmement affamé, nous avons simplement refusé. Nous croyions sincèrement que ce n’était qu’une question de temps, que tout était mis en œuvre pour nous libérer – et grâce à Dieu, je suis dehors. »
Eli, qui a perdu sa femme et ses filles, assassinées par les terroristes du Hamas le 7 octobre, a confie: « Je suis fier d’avoir choisi la vie. Fier d’avoir conservé mon humanité, même en captivité. Quand j’ai quitté ma femme et mes filles, je savais que j’allais être enlevé, mais je savais aussi que je reviendrais. Je ne leur ai pas dit au revoir comme il fallait. Je me suis demandé pourquoi j’avais été capturé, et pas elles. Puis j’ai compris que les ravisseurs avaient reçu l’ordre, à ce moment précis, de ne kidnapper que des hommes. Dans le quart d’heure qui séparait les forces de la Croix-Rouge des soldats de Tsahal, j’imaginais, ému, Liane et les filles m’attendant. J’ai rêvé de cette rencontre pendant si longtemps. Et puis j’ai découvert qu’elles ne seraient pas là. Deux jours avant ma libération, on m’a appris que mon frère Yossi avait été enlevé et assassiné », a-t-il déclaré.
Il a ajouté : « Le manque de Liane et des filles est immense. Je suis revenu auprès de ma famille, même si elle n’est plus complète. Chaque jour est un défi. Une chanson, un lieu, n’importe quoi me les rappelle. Je sais qu’elles me souhaitent une belle vie et je suis certain qu’elles seraient fières de moi. »
Eli Sharabi est revenu sur la foi qu'il a découvert en captivité: « Je ne suis pas un homme religieux, mais en captivité, on découvre une autre source de force, qu’on appelle la foi. »
Enfin, il a expliqué pourquoi il avait écrit un livre: « Il était important pour moi de transmettre que dans cette expérience, au cœur de la souffrance, de la faim, de la solitude et de la cruauté qu’on nous infligeait, ceux qui ont un "pourquoi" trouvent un "comment". Ils peuvent survivre, se relever et reconstruire une vie. J’ai écrit ce livre parce que je veux que les gens sachent qu’ils ont toujours le choix, que dans chaque situation – même la plus sombre – il reste une possibilité de choisir, de rester humain, et de se relever. Face à ce que notre pays et notre peuple ont traversé, il était essentiel pour moi d’apporter un message d’espoir. »