L’annonce de l’Université de Genève de mettre fin à son partenariat avec l’Université hébraïque de Jérusalem, officiellement "inactif depuis plusieurs années", s’inscrit dans un climat académique de plus en plus politisé, alimenté par les mouvements estudiantins pro-palestiniens qui se sont multipliés sur les campus occidentaux depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Crédit : Université hébraïque
Si la rectrice Audrey Leuba insiste sur le caractère non politique de la décision, justifiant la rupture par une redéfinition des "partenariats stratégiques", elle n’a pas manqué d’associer cette annonce à une prise de position claire sur la situation humanitaire à Gaza et d'appeler le gouvernement israélien à respecter le droit international humanitaire....sans se conformer au principe d'antériorité qui oblige à rappeler que la guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 et que 58 otages sont toujours détenus à Gaza depuis 610 jours dans des conditions inhumaines.
Cette décision reflète un phénomène plus large observé depuis mai 2024 : la transposition du conflit israélo-palestinien dans les sphères universitaires, notamment européennes, à la suite des grandes mobilisations dans les universités américaines. L’Université de Genève rejoint ainsi d’autres établissements ayant choisi de reconsidérer ou de suspendre leurs relations avec des institutions israéliennes, sous la pression de manifestations étudiantes parfois virulentes, choisissant ainsi le mauvais côté de l'histoire.
Cette rupture symbolique illustre aussi un paradoxe : la politisation des campus se fait souvent au détriment du dialogue académique qui favorisait la recherche commune sur des sujets variés, bien au-delà du conflit.