L'amiral Brad Cooper, vétéran de la marine américaine, va succéder cet été au général Michael Kurilla à la tête du Commandement central américain -CENTCOM-, en charge des opérations militaires au Moyen-Orient. Ce changement, à première vue technique, pourrait avoir des implications concrètes pour Israël : Cooper est non seulement un proche de Tsahal, mais aussi un stratège chevronné de la guerre navale contre l’Iran et ses supplétifs. Si une attaque conjointe contre les installations nucléaires iraniennes devait se concrétiser, il serait l’un des hommes-clés.
Âgé de 58 ans, Cooper est actuellement le numéro deux du CENTCOM. Il a commandé le cinquième flotte américaine basée à Bahreïn, dirigé des opérations navales contre les Houthis et participé à la protection des voies maritimes dans le Golfe et en mer Rouge. En février dernier, il déclarait que l’opération maritime en cours était la plus vaste menée par la marine américaine depuis la Seconde Guerre mondiale. Il est aussi à l’origine de l’intégration de drones navals et d’intelligence artificielle dans les forces américaines déployées dans la région.
Fin connaisseur des enjeux israéliens, Cooper s’est rendu en Israël début 2025, à l’invitation du général Amir Baram. Il a visité plusieurs bases aériennes, participé à des briefings opérationnels dans le Nord et le Sud, et échangé avec le haut commandement de Tsahal sur la menace houthie. Il a également pris part à des exercices conjoints impliquant les F-35 israéliens et les F-15 américains, ainsi qu’aux discussions autour du port humanitaire à Gaza, veillant à préserver les exigences de sécurité d’Israël.

Cooper en visite en Israël au début de l’année, crédit : Porte-parole de Tsahal
Son arrivée intervient alors qu’Israël est au cœur des préoccupations du CENTCOM, auquel il a été officiellement rattaché en 2021. Cooper a joué un rôle actif dans l’approfondissement des coopérations militaires entre Tsahal et plusieurs pays arabes, dans le cadre des accords d’Abraham, avec en toile de fond l’endiguement de l’influence iranienne.
Son prédécesseur, le général Michael Kurilla, a quant à lui marqué un tournant dans les relations entre le CENTCOM et Israël. Présent à plus de quinze reprises dans le pays en deux ans, il a soutenu sans réserve l’État hébreu depuis le début de l’opération « Épées de fer ».Et l'on sait qu’il a été un fervent partisan d’une opération conjointe américano-israélienne contre le programme nucléaire iranien, face à d’autres responsables américains favorables à la diplomatie. Son départ pourrait marquer une continuité, voire un renforcement, de cette ligne dure, tant Brad Cooper semble partager la même vision.