Yasser Abu Shabab, 32 ans, originaire de Rafah et issu d’une tribu bédouine, est devenu en quelques semaines une figure centrale – et controversée – de la bande de Gaza. Ancien détenu du Hamas pour des délits présumés, il dirige aujourd’hui une milice locale qui bénéficierait d’un soutien indirect d’Israël, dans le cadre d’une stratégie discrète destinée à fragmenter le contrôle du Hamas sur le territoire.
Selon des sources sécuritaires israéliennes, la milice d’Abu Shabab serait la plus structurée parmi plusieurs groupes armés locaux impliqués dans cette nouvelle approche. Il affirme vouloir protéger les civils contre les abus du Hamas, sécuriser certaines zones de Rafah et encourager le retour des déplacés, tout en se réclamant de la « légitimité palestinienne », une allusion à l’Autorité palestinienne.
Malgré ce discours, son passé divise : vol, trafic de drogue, activités criminelles… Les accusations ne manquent pas. Pourtant, dans un contexte de chaos, sa popularité croît auprès d’une partie de la population. La stratégie israélienne, bien que non confirmée officiellement, suscite des critiques en interne : certains y voient un pari risqué, d’autres un levier utile à court terme pour affaiblir un ennemi enraciné.