L’Iran hausse le ton dans sa guerre psychologique contre Israël. Le ministre iranien de la Défense, Aziz Nasirzadeh, a annoncé que Téhéran détient désormais « des milliers de documents sensibles » qu’elle aurait dérobés à l’archive nucléaire israélienne. « Les informations ont été transférées avec succès en Iran », a-t-il déclaré, qualifiant l'opération « d’événement de renseignement majeur ». Aucune preuve tangible n’a pour l’instant été présentée pour étayer cette revendication.
Le ministre iranien du Renseignement, Esmail Khatib, a lui aussi pris la parole, affirmant que les documents contiennent des informations confidentielles sur les relations israéliennes avec les États-Unis, l’Europe et d’autres pays. Il a précisé que ces documents pourraient « renforcer la capacité offensive de l’Iran », tout en ajoutant que les méthodes ayant permis leur transfert resteront secrètes.
La télévision d'État iranienne et la chaîne libanaise Al-Mayadeen, proche du Hezbollah, ont elles aussi rapporté que les services de renseignement iraniens auraient mis la main sur un vaste « fichier stratégique », incluant des plans et données sur les installations nucléaires israéliennes. Ce que les médias iraniens présentent comme une « lourde gifle » infligée à Israël n’a toutefois pas été corroboré par des éléments concrets.
Parallèlement, l’agence de presse iranienne Tasnim affirme que l’opération aurait été facilitée par deux jeunes Israéliens de la ville de Nessher, Roï Mizrahi et Almog Atias, récemment inculpés pour espionnage au profit de l’Iran. Selon l’acte d’accusation, les deux amis d’enfance auraient notamment tenté d’installer des caméras dans une localité où réside le ministre israélien de la Défense, Israël Katz.
Ce n’est pas la première fois que Téhéran revendique une percée dans la cyberguerre contre Israël. En février dernier, le groupe de hackers iraniens « Handala » avait affirmé avoir pénétré les serveurs de la police israélienne, accédant à des documents confidentiels, dont certains avaient prétendument été publiés sur le dark web. La police israélienne avait alors démenti toute intrusion.
Du côté israélien, on garde le silence pour le moment. Les services de sécurité suivent les déclarations avec attention, dans l’attente de vérifier s’il s’agit d’un nouvel exercice de propagande – ou d’une menace réelle.