Le Premier ministre a affirmé ce jour qu’une « avancée significative » avait été enregistrée dans les négociations pour la libération des otages détenus à Gaza mais a aussitôt tempéré ses propos, estimant qu’il était « trop tôt pour donner de faux espoirs tout en assurant que l’État hébreu poursuivait ses efforts sans relâche ».
Netanyahu a convoqué une réunion téléphonique de crise avec plusieurs ministres et les chefs de l'establishment de la sécurité pour faire le point sur les tractations en cours. Un haut responsable israélien impliqué dans les pourparlers a toutefois nuancé les déclarations du Premier ministre : « Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir »,précisant que plusieurs versions du plan de l’envoyé spécial américain Steve Witkoff étaient en discussion via les médiateurs.
Sur le terrain politique, Netanyahu tente également de désamorcer une autre bombe à retardement : la crise autour du projet de loi sur l’enrôlement des ultra-orthodoxes. En intégrant ce dossier brûlant dans son message sur les otages, il cherche à maintenir sa coalition à flot. « Un bon texte, a-t-il insisté, c’est un texte qui respecte les étudiants des yeshivot, mais qui permet aussi une large mobilisation. Ce que nous proposons, c’est sans précédent : plus de 10 000 jeunes haredim rejoindront Tsahal dans les deux premières années. »
Le double discours du chef du gouvernement – mêlant questions de sécurité nationale et calculs politiques internes – passe mal auprès des familles des otages toujours détenus à Gaza. Le forum des familles a dénoncé dans un communiqué un nouvel « effet d’annonce » et a rappelé qu’un accord global était d’ores et déjà sur la table. « Le Premier ministre peut y apposer sa signature dès demain matin s’il le veut. Nous n’avons plus besoin de promesses, mais de décisions. » Selon eux, une majorité d’Israéliens est prête à soutenir un accord qui permettrait le retour de tous les captifs – sans distinction ni conditions – même au prix d’un cessez-le-feu temporaire.
Alors que les contacts s’intensifient en coulisses, le médiateur américain Steve Witkoff continue d’essayer d’arracher une réponse concrète du Hamas à sa dernière proposition. Malgré l’absence de percée, il reste optimiste et affirme « ne pas baisser les bras ». À ce stade, le groupe islamiste insiste sur des garanties que les hostilités ne reprendront pas après la libération des otages – une exigence que Jérusalem refuse toujours d’endosser.
Enfin, les propos récents du président Donald Trump, affirmant qu’un accord en cours de négociation impliquait aussi... l’Iran, ont été balayés par les autorités israéliennes. « L’Iran n’est pas impliqué dans les pourparlers », a affirmé une source gouvernementale, dans ce qui ressemble à une tentative de garder la dynamique diplomatique aussi resserrée que possible autour des médiateurs actuels.