Le ministre des Finances, Betsalel Smotrich, a décidé d'utiliser un des leviers à sa disposition contre l'Autorité palestinienne afin de sanctionner l'action de celle-ci contre Israël sur la scène internationale.
Ainsi, il a ordonné hier (mardi) au contrôleur général du Trésor de mettre fin à la garantie étatique accordée aux banques israéliennes opérant en relation avec le système bancaire de l’Autorité palestinienne.
Depuis les Accords de Paris de 1994, Israël joue le rôle de passerelle financière pour les banques palestiniennes, qui, ne répondant pas aux normes internationales, ne peuvent entretenir directement de relations avec les institutions bancaires mondiales. Deux établissements israéliens – la Banque Hapoalim et la Banque Discount – maintiennent ainsi des relations avec leurs homologues palestiniens sous la protection d’un mécanisme de garantie de l’État, destiné à les protéger de toute poursuite concernant le financement du terrorisme.
La suppression de cette garantie compromet désormais la capacité des banques israéliennes à continuer d’offrir des services financiers aux Palestiniens, mettant en péril la stabilité économique de l'Autorité palestinienne.
Cette décision intervient seulement quelques heures après l’annonce de sanctions personnelles prises à l’encontre de Betsalel Smotrich lui-même et du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, par plusieurs pays occidentaux, dont le Royaume-Uni, le Canada, la Norvège, la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Pour le ministre des Finances, l'Autorité palestinienne se trouve derrière ces démarches qui visent à ostraciser Israël et son gouvernement.
Ce n’est pas la première fois que Betsalel Smotrich envisage une telle mesure : en novembre dernier, il avait déjà brandi cette option, en réaction à des procédures engagées contre des hauts responsables israéliens devant la Cour pénale internationale de La Haye par l'Autorité palestinienne. À l’époque, sous la pression des services de sécurité et du Conseil de sécurité nationale, farouchement opposés à cette initiative, le ministre avait finalement reculé. Cette fois, en dépit des pressions diplomatiques, il semble déterminé à aller jusqu’au bout, même si cette décision ne sera valable que jusqu'à la fin 2025.