Selon les enquêtes conjointes du quotidien Maariv et du site Walla, Israël aurait signé avant le 7 octobre 2023 des contrats militaires massifs avec le Qatar, État pourtant proche du Hamas. Les entreprises Elbit Systems, Rafael et Israel Aerospace Industries (IAI) auraient vendu pour des centaines de millions de dollars d’équipements, incluant technologies cyber et systèmes de défense. Plus de 20 réunions auraient même eu lieu entre des représentants de l’IAI et des officiels qataris, dont certaines directement en Israël.
Le bureau de Benyamin Netanyahou a publié un démenti officiel ce mardi, qualifiant ces informations de « fake news ». Il précise que le Premier ministre n’a jamais signé de licences d’exportation vers le Qatar, et rappelle que seuls certains hauts responsables du ministère de la Défense ont autorité pour le faire. Les entreprises concernées, Elbit et Rafael, ont rappelé qu’elles opèrent sous contrôle de l’État, sans commenter la nature de leurs clients.
Ces révélations interviennent dans un contexte explosif : de nouveaux documents saisis à Gaza par Tsahal établissent clairement le soutien stratégique et financier du Qatar au Hamas, incluant des promesses de fonds, des entraînements militaires à Doha et l’intégration de Palestiniens de Syrie dans les rangs du Hamas au Liban.
Contexte politique tendu
L’affaire s’inscrit dans le cadre de l’enquête baptisée « Qatargate », visant deux anciens conseillers de Netanyahou, Jonatan Urich et Eli Feldstein, soupçonnés d’avoir reçu des fonds qataris pour influencer favorablement l’opinion publique israélienne. Si Netanyahou n’est pas à ce stade mis en cause, il a été entendu comme témoin.
La situation politique est d’autant plus tendue que le Premier ministre a récemment tenté de limoger le chef du Shin Bet, Ronen Bar, en pleine enquête sur le Qatar. Une décision suspendue par la Cour suprême, alimentant les critiques sur une possible ingérence politique dans les affaires sécuritaires.
Une affaire qui pourrait encore s'élargir, à mesure que les connexions entre diplomatie discrète, intérêts économiques et enjeux de sécurité nationale continuent d’être exposées au grand jour.