Le gouvernement de transition syrien franchit une nouvelle étape dans l'application de normes islamiques avec l'adoption d'un décret imposant aux femmes le port du burkini - maillot de bain intégral - sur les plages publiques et dans les piscines. Cette mesure constitue la première réglementation vestimentaire féminine édictée par les nouvelles autorités.
Le texte officiel exige des femmes qu'elles portent "une tenue de bain appropriée, respectueuse du public et des différentes couches de la société" ainsi qu'une "tenue de bain pudique". Lorsqu'elles se déplacent entre la plage et d'autres zones, elles doivent revêtir une robe ample par-dessus leur maillot.
Les nouvelles directives ne concernent pas uniquement les femmes. Les hommes sont désormais tenus de porter un t-shirt en dehors des zones de baignade et ne peuvent plus circuler torse nu dans les espaces publics, y compris les halls d'hôtel et restaurants.
Une concession notable a été accordée au secteur touristique : dans les hôtels quatre étoiles et plus, sur les plages privées et dans les clubs, le port de "maillots de bain occidentaux" reste autorisé, "en tenant compte du public local".
Cette réglementation marque une rupture significative avec la période précédente. Le régime d'Assad, malgré son caractère dictatorial, n'avait jamais émis de directives vestimentaires spécifiques aux femmes en raison de sa nature laïque, bien que la société syrienne respectait déjà des normes conservatrices.
Les nouvelles mesures, présentées dans le cadre de consignes de sécurité estivales incluant des recommandations sanitaires classiques, témoignent de l'orientation islamiste prise par le nouveau gouvernement syrien. De tels signaux sont surveillés de très près par Israël et les pays occidentaux qui s'inquiètent de la possible radicalisation du régime dirigé par un ancien djihadiste et des orientations de sa politique régionale qui pourraient en découler.