Israël franchit une nouvelle étape dans le débat sensible sur la conscription des haredim. Tandis que la Knesset s’apprête à adopter une Loi sur la conscription aux implications concrètes et immédiates, Tsahal annonce parallèlement la création d’un nouveau bataillon de réserve destiné aux soldats ultra-orthodoxes.
Une loi ambitieuse pour encadrer la conscription
Le nouveau plan, destiné aux hommes âgés de 18 à 26 ans, fixe des objectifs légaux clairs :
4 800 recrues la première année
5 700 la deuxième année
Un objectif global d’intégrer 50 % du cycle de recrutement en cinq ans
L’atteinte de 95 % de ces chiffres sera considérée comme le seuil de conformité.
Un système de sanctions graduel et dissuasif
La loi introduit un système progressif de sanctions personnelles, dès son entrée en vigueur :
Suspension ou non-délivrance du permis de conduire
Interdiction de sortie du territoire (sauf dérogation)
Fin des aides aux études et des mesures de discrimination positive
Refus du crédit d’impôt pour les jeunes actifs non engagés
Des vérifications à 6 mois, 1 an et 2 ans conditionneront l’accès à des avantages tels que :
Réductions dans les résidences universitaires ou sur les transports
Droits à l’assurance nationale
Aides au logement et à la petite enfance
Du côté des institutions, le financement des yéchivot sera lié directement aux taux de recrutement : un écart de 20 % par rapport à l’objectif entraînera une coupe budgétaire équivalente à 40 %. En deçà de 75 % de l’objectif, le financement sera entièrement annulé.
Tsahal crée un second bataillon de réserve haredi
En parallèle de cette pression législative, l’armée israélienne renforce ses structures d’accueil pour les haredim. Un nouveau bataillon de réserve ultra-orthodoxe verra le jour dès cet été, rattaché à la nouvelle division Gilad, en charge d’un secteur frontalier sensible à partir du 1er août.
Jusqu’ici, seuls le bataillon Netzah Yehuda (941) et la compagnie de réserve Hashmonaim servaient de cadre militaire adapté. Cette nouvelle unité s’inscrit dans un effort de modernisation de Tsahal et vise à faciliter une intégration respectueuse des valeurs religieuses des soldats haredim.
En conjuguant incitations, obligations et structures d’accueil, l’État cherche un nouvel équilibre entre cohésion nationale et respect de la diversité religieuse.