Le ministre des Affaires étrangères omanais, Badr Albusaidi, a confirmé la tenue d’un sixième cycle de négociations nucléaires entre l’Iran et les États-Unis, prévu pour dimanche à Mascate, capitale du sultanat. Une annonce qui dissipe, au moins temporairement, les doutes planant ces derniers jours sur la poursuite du dialogue entre Téhéran et Washington.
« J’ai le plaisir de confirmer que le 6e round des pourparlers Iran-États-Unis se tiendra ce dimanche à Mascate », a déclaré le chef de la diplomatie omanaise sur son compte X.
La perspective de ces discussions avait pourtant été sérieusement remise en cause mercredi, une source diplomatique avait indiqué qu’« il y avait de fortes chances que ce cycle n’ait finalement pas lieu ».
Une résolution critique de l’AIEA
Cette annonce intervient alors que l’Agence internationale de l’énergie atomique -AIEA- a adopté une résolution accusant l’Iran de manquer à ses engagements dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015. Le texte, soumis au vote jeudi, souligne notamment l'absence de réponses satisfaisantes de Téhéran sur plusieurs points sensibles.
Dans ce contexte tendu, le représentant spécial des États-Unis, Steve Witkoff, devrait rencontrer le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, pour discuter de la réponse iranienne à une récente proposition américaine. Selon Axios, cette rencontre cruciale est également prévue dimanche à Mascate.
Israël très vigilante
Israël suit de très près l’évolution des négociations. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a chargé Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques, et David Barnea, chef du Mossad, de se rendre aux États-Unis dès vendredi pour s’entretenir avec Steve Witkoff et clarifier la position israélienne avant la reprise des discussions.
De sources occidentales, l’Iran profiterait des délais des négociations pour poursuivre des modifications sur ses sites nucléaires, visant à rendre plus difficile une éventuelle frappe militaire. Ces derniers mois, Téhéran a diffusé plusieurs vidéos montrant de nouveaux complexes souterrains, qualifiés de « villes de missiles », qui pourraient remplacer les sites en surface.
La stratégie du temps et la crainte d’un piège diplomatique
Selon des sources européennes et israéliennes, l’Iran chercherait à gagner du temps et à provoquer une fracture entre les États-Unis et l’Europe, notamment sur la question du « snapback » : le mécanisme permettant de rétablir automatiquement les sanctions de l’ONU contre Téhéran, mais seulement jusqu’à mi-octobre.
Le sujet aurait été au cœur d’une conversation téléphonique cette semaine entre Netanyahu et le président américain Donald Trump, au cours de laquelle le Premier ministre israélien aurait prévenu : « Téhéran ne fait que jouer la montre ».
Il va de soi que la reprise des pourparlers ne garantit en rien un accord imminent. L’ombre d’une confrontation régionale, notamment en cas d’échec des négociations ou de nouvelle escalade, continue de planer.