Alors que tout le territoire israélien est sous menace, en pleine guerre contre l’Iran, le service de sécurité intérieure fonctionne sans chef officiellement nommé. Depuis la démission de Ronen Bar, effective depuis le 15 juin, c’est un haut responsable non identifié publiquement – désigné par la lettre « S. » – qui assure l’intérim à la tête du Shin Bet.
Dans ce climat d’urgence, le gouvernement cherche à accélérer la nomination de David Zini, ancien haut responsable de l’agence. Mais cette décision se heurte à l’opposition de la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, qui invoque des risques de conflit d’intérêts en lien avec des enquêtes sensibles menées par le Shin Bet.
Une pétition a été déposée devant la Cour suprême pour forcer la main et contourner cet avis. Le vice-président de la Cour, le juge Noam Sohlberg, a ordonné une audience en urgence dans les prochains jours, signalant la volonté de trancher rapidement cette question stratégique.
Le Premier ministre Netanyahou presse pour une nomination immédiate, au nom des impératifs de sécurité. Mais des voix critiques dénoncent une tentative de politisation de l’appareil sécuritaire, d’autant plus que le Shin Bet enquête actuellement sur des dossiers potentiellement explosifs – notamment l’affaire dite du Qatargate, qui impliquerait des proches du pouvoir.
La décision de la Cour suprême est attendue prochainement. Elle pourrait avoir des conséquences importantes sur l’équilibre entre institutions sécuritaires, pouvoir exécutif et autorité juridique, dans un contexte où l’État d’Israël est confronté à l’un de ses plus grands défis sécuritaires depuis des décennies.