Le Président russe, Vladimir Poutine, a été interrogé vendredi dernier sur les liens unissant Moscou et Téhéran et sur la raison pour laquelle la Russie n'intervient pas activement pour aider l'Iran dans la guerre contre Israël.
Dans des propos rapportés par le média israélien Ynet, le président russe Vladimir Poutine a tenu à souligner les liens traditionnels entre Moscou et le monde arabe, tout en fournissant une explication surprenante à la non-intervention en Iran.
« Nous entretenons, de manière traditionnelle, des relations amicales et positives avec le monde arabe. Il a été dit ici que nous devrions faire preuve d’une certaine solidarité – c’est vrai. Mais chaque conflit doit être considéré selon ses particularités », a-t-il déclaré, appelant à une approche différenciée selon le contexte.
Poutine a expliqué que la presénce d'une importante communauté russophone en Israël empêchait la Russie de s'engager ouvertement contre l'Etat hébreu : « Il y a aujourd’hui près de deux millions de Russes vivant en Israël. C’est pratiquement devenu un pays russophone. », a déclaré le Président russe.
Face aux critiques évoquant un manque d'engagement en soutien aux alliés arabes, le chef du Kremlin a réagi : « Certains disent que nous aurions dû faire plus. Mais quoi, exactement ? Devions-nous engager des hostilités ? »
Il a en outre rappelé l’engagement de la Russie envers l’Iran en matière de coopération nucléaire civile : « Nous défendons le droit de l’Iran à accéder à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. Nous avons construit un réacteur en Iran et signé des contrats pour deux autres. Ce travail se poursuit, et notre personnel est toujours sur place. N’est-ce pas là une forme de soutien ? »
Ce dimanche, la Russie a fermement condamné les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens: Le ministère russe des Affaires étrangères a considéré qu'il s'agissait d'une « violation du droit international », selon les agences de presse russes TASS et RIA. Moscou a dénoncé une « décision irresponsable qui met en péril la stabilité régionale », et a averti que cette action avait « considérablement accru le risque d’escalade et de conflit généralisé au Moyen-Orient ».
Dans le sillage de cette attaque, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a annoncé qu’il se rendrait prochainement à Moscou pour rencontrer le président Vladimir Poutine. Il a rappelé l’existence d’un partenariat stratégique entre Téhéran et Moscou.
Interrogé sur une éventuelle fermeture du détroit d’Ormuz, point névralgique du commerce pétrolier mondial, Araghchi a répondu : « Plusieurs options sont sur la table – attendez notre riposte. Ce n’est qu’après la fin de l’agression que nous envisagerons un retour à la diplomatie. »
Il a qualifié les frappes américaines de « violation impardonnable du droit international et de la Charte des Nations Unies », ajoutant que la République islamique « se réserve toutes les options pour défendre sa sécurité, sa souveraineté et la protection de ses citoyens ».