Les Gardiens de la révolution iranienne cherchent désormais à impliquer la population arabe et palestinienne dans leur guerre de l’information contre Israël. Ils diffusent, via Telegram et SMS, des appels à partager des vidéos d’impacts de missiles à travers le pays, dans l’objectif d’amplifier leur campagne de propagande et de renforcer la guerre psychologique – quitte à s’adresser à une population sunnite traditionnellement peu alignée avec le régime chiite de Téhéran.
Les unités cyber des Gardiens de la révolution auraient récemment intensifié leurs efforts, tentant de mobiliser non seulement les citoyens juifs israéliens par la peur, mais aussi les citoyens arabes d’Israël et les Palestiniens.
Des messages textes ont ainsi été envoyés, invitant leurs destinataires à documenter et à partager les dommages causés par les frappes iraniennes. L’objectif est clair : produire des contenus visuels capables d’alimenter la guerre des nerfs. Les Iraniens, qui semblent ne plus réussir à recruter d’agents israéliens comme lors des mois précédents, se tournent donc vers d’autres publics. Mais cette tentative risque de se heurter à une forte réticence : les Arabes israéliens et les Palestiniens sont en majorité sunnites, et n’ont aucune affinité avec la vision chiite de l’Iran, d’autant que les missiles iraniens frappent sans distinction des zones juives, musulmanes ou chrétiennes.

Les autorités du Cyber veillent : « Tentative d’hameçonnage et de recrutement de cibles »
Dans l’un des messages diffusés, un lien permet de transmettre directement vidéos et contenus visuels. La tactique de l’Iran, qui fait depuis longtemps un usage intensif des réseaux sociaux pour servir ses intérêts géopolitiques, n’est pas nouvelle. Ce qui intrigue ici, c’est le choix de viser un public déjà largement exposé aux images de destruction disponibles en masse sur Telegram depuis le début de la guerre. Pourquoi demander aux Palestiniens d’en envoyer davantage ?
Peut-être s’agit-il de tisser un lien plus direct avec une frange palestinienne jusque-là méfiante ou d'une tentative de repérage, pour identifier des individus susceptibles de collaborer et de devenir des relais ou des informateurs du régime iranien.
Parallèlement, il convient de rappeler qu’en Iran même, l’accès à Internet reste fortement restreint. Les communications en ligne sont bloquées, et même si Starlink d'Elon Musk déploie une technologie permettant la transmission sans ses terminaux habituels, l’accès aux réseaux sociaux reste limité et complexe.