Une étude qui vient d'être publiée révèle que l’infrastructure hydraulique de l’ancienne Jérusalem comprenait un tunnel d’aqueduc plus long que tout ce que les Romains ont construit.
Cette étude intitulée Les aqueducs et l’approvisionnement en eau de l’ancienne Jérusalem, examine le réseau sophistiqué développé au fil des siècles pour permettre à la ville de résister aux sécheresses, aux sièges et d’accueillir des milliers de pèlerins. Le point le plus surprenant : le tunnel de Wadi el Biyar, qui alimentait les fameuses Piscines de Salomon près de Bethléem, atteint une longueur de 2,8 kilomètres — soit plus que n’importe quel tunnel romain connu. À titre de comparaison, le plus long tunnel d’aqueduc de la Rome antique — l’Anio Novus — ne mesurait que 2,25 km. Pour réaliser cet ouvrage, les ingénieurs de l’époque ont foré des puits verticaux tous les 35 mètres environ, puis creusé horizontalement dans les deux directions. Ces puits facilitaient l’évacuation des gravats, l’aération et l’entretien.
L'étude met aussi en lumière l’ingéniosité des anciens ingénieurs de Jérusalem. Les systèmes d’aqueducs — Wadi el Biyar, Arrub, Haute conduite et Basse conduite — transportaient l’eau depuis les collines d’Hébron jusqu’à Jérusalem en combinant tunnels, siphons et bassins de décantation.
La construction du tunnel pourrait remonter au règne d’Hérode le Grand -vers 72–4 av. J.-C.-, sur la base du style architectural et de références historiques rapportées par l’historien Flavius Josèphe.
L’étude conclut que « l’existence même de Jérusalem a été rendue possible par un approvisionnement fiable en eau » et que la complexité de ses systèmes hydrauliques rivalise sans rougir avec ceux de l’Empire romain.