Les États-Unis comptent poser trois conditions préalables à l’Iran pour la signature d’un futur accord : l’interdiction de l’enrichissement d’uranium sur le sol iranien, le transfert hors du pays de tout l’uranium hautement enrichi accumulé par l’Iran, et la limitation de la production future de missiles. C'est ce que révèle le quotidien israélien Israel Hayom.
Selon plusieurs sources, les Etats-Unis et l'Iran doivent se rencontrer la semaine prochaine pour un nouveau cycle de négociations, le premier depuis le déclenchement des hostilités en Iran.
Ces conditions laissent entendre qu’une partie de l’uranium enrichi détenu par l’Iran n’a pas été détruite lors des frappes conjointes israélo-américaines. À la veille du conflit, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) estimait que l’Iran possédait 408,60 kg d’uranium enrichi à 60 %, quantité suffisante pour produire plus de 10 bombes nucléaires après un enrichissement complémentaire à 90 %, niveau requis pour une arme nucléaire.
Les craintes aux États-Unis et en Israël concernent la possibilité que l’Iran détienne encore une quantité significative de ce stock, ce qui pourrait lui permettre de relancer secrètement son programme nucléaire ou de fabriquer une « bombe sale ». Ce sujet figure sans aucun doute au sommet des priorités des services de renseignement, qui doivent désormais assurer un suivi étroit pour garantir que l’Iran reste éloignée de toute capacité nucléaire militaire.
Les exigences américaines contiennent également un avertissement implicite : si l’Iran refuse de céder son stock d’uranium enrichi, elle s’expose à une possible nouvelle offensive. Cet avertissement est renforcé par le double succès stratégique obtenu lors de la campagne militaire : les frappes israéliennes, qui ont infligé de lourds dommages à l’Iran, et l’engagement militaire américain, qui manifeste clairement une volonté de ne pas permettre à l’Iran de se réarmer à l’avenir.
Ces trois conditions avaient déjà été soumises à l’Iran avant l’ouverture de la campagne militaire le 13 juin. Téhéran les avait alors rejetées, insistant principalement sur son droit à poursuivre l’enrichissement de l’uranium. Toutefois, les circonstances ont changé de manière significative depuis, à la lumière d’évaluations provenant de services de renseignement et d’experts, indiquant que le programme nucléaire iranien a subi de graves dommages.
Hier (mercredi), la Commission israélienne de l’énergie atomique (CEA) a déclaré que « les frappes américaines contre les installations nucléaires iraniennes, combinées aux frappes israéliennes visant d’autres éléments du programme militaire nucléaire iranien, ont considérablement retardé la capacité de l’Iran à développer des armes nucléaires, pour de nombreuses années ».
La CEA est l’organisme principal en Israël chargé des questions nucléaires, et sa déclaration a été jugée inhabituelle. Un autre organisme en charge de l’évaluation des dommages infligés aux sites nucléaires – la division du renseignement technique au sein des services de renseignement militaire – poursuit actuellement son enquête, bien qu’aucun rapport final n’ait encore été publié.
Cependant, selon des informations récentes, les renseignements militaires israéliens estiment également que le programme nucléaire iranien a essuyé un coup sévère. La combinaison des attaques physiques contre les sites, laboratoires, bureaux, et installations de recherche et de production — y compris à Téhéran — ainsi que l’élimination ciblée de scientifiques, rendra extrêmement difficile toute avancée significative du programme dans les prochaines années.
Il a en effet été révélé hier qu’Israël a éliminé 11 scientifiques nucléaires de haut rang au cours de la guerre : neuf lors de la première vague de frappes, et deux autres ultérieurement — le dernier ayant été tué quelques heures avant la fin des hostilités. Tous les scientifiques visés étaient directement impliqués dans le volet militaire du programme nucléaire iranien, certains d’entre eux appartenant au groupe chargé du développement de l’arme elle-même.