Alors que les appels américains à élargir les accords d’Abraham se multiplient après la fin de la campagne contre l’Iran, un panneau publicitaire israélien montrant côte à côte Donald Trump, Benyamin Netanyahu et le président syrien Ahmad al-Char’a a suscité un tollé sur les réseaux arabes. En Syrie, certains parlent de « trahison » et de « normalisation avec l’ennemi ».
L'affiche, lancée par la Coalition pour la sécurité régionale – un collectif regroupant plus de 100 anciens hauts responsables israéliens – appelle à bâtir un « nouvel ordre régional ». On y voit les portraits de dirigeants arabes aux côtés de ceux de Trump et Netanyahou, dont le président syrien. L'initiative vise à capitaliser sur les récentes victoires militaires israéliennes pour encourager une dynamique diplomatique.
Mais dans le monde arabe, et surtout en Syrie, la présence d’Al-Char’a a provoqué des réactions virulentes. Des médias proches de milices pro-iraniennes l’ont qualifié de « traître » ; d'autres l’associent à une campagne israélienne de normalisation forcée.
Liane Polack-David, cofondatrice de la coalition, défend la démarche : selon elle, Israël doit transformer ses succès militaires en opportunité politique. « C’est le moment de bâtir une alliance des modérés face à l’axe du mal », affirme-t-elle, évoquant le potentiel de changement au Liban, en Syrie, à Gaza et même en Iran. Elle ajoute que plus de 70 % du public israélien soutiendrait une normalisation avec l’Arabie saoudite, assortie d’un accord sur les otages.
Elle affirme par ailleurs que des discussions existent déjà avec des interlocuteurs syriens. « Il faut tenter. La région a plus que jamais besoin d’un front uni et pragmatique face aux extrémistes », conclut-elle.