Pour le lieutenant-colonel A., commandant de l’escadron 107 de l’armée de l’air israélienne, la mission au-dessus du territoire iranien n’était pas une surprise en soi — mais le moment précis de sa mise en œuvre, lui, l’a été. « Cela fait 30 ans que nous nous préparons à frapper l’Iran », confie-t-il dans une interview à Ynet. « Mais l’opération spécifique n’a été répétée qu’un mois avant l’exécution. »
Fin 2024, la décision est prise de porter la guerre directement sur le sol iranien. Pourtant, ce n’est que quelques heures avant le décollage, dans la nuit du 13 juin à 2h55, que les pilotes reçoivent le feu vert. Jusqu’à ce moment, seuls des indices laissaient penser qu’une opération d’envergure se préparait.
« Il y avait énormément de tension », se souvient le commandant. « Les équipes techniques ont préparé les avions, les bombes, tout a été revérifié. Les pilotes ont révisé les plans opérationnels, envisagé les scénarios, y compris la capture en cas d’éjection au-dessus de l’Iran. »
L’attaque s’est révélée être un succès. Les frappes israéliennes ont neutralisé les défenses aériennes iraniennes et leurs missiles balistiques, paralysant toute riposte durant plusieurs heures. « Nous ne savions pas si nous pourrions accomplir toute la mission. Finalement, nous avons été agréablement surpris, car l’attaque a visé les points les plus vulnérables de l’ennemi. »
Depuis le cessez-le-feu, les escadrons sont de nouveau tournés vers Gaza. « La mission reste inchangée : détruire le Hamas, ramener les otages et garantir la sécurité des localités frontalières », indique le lieutenant-colonel. Il précise que des frappes sur Gaza ont également été menées durant les 12 jours de combat contre l’Iran, et assure qu’Israël dispose des munitions nécessaires pour poursuivre la guerre jusqu’au bout.