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Israël et l’Iran : quand la nature ignore les frontières

Israël et l’Iran partagent un patrimoine naturel commun et des écosystèmes similaires qui abritent de nombreuses espèces qui franchissent les frontières sans passeport ni visa, et si les relations entre les deux nations sont marquées par les conflits, le monde sauvage, lui, raconte une tout autre histoire — celle d’une nature indifférente aux rivalités humaines

3 minutes
29 juin 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Israël et l’Iran : quand la nature ignore les frontières
Le Daim de Perse, présent uniquement en Iran et en Israël, crédit : Société de la protection de la nature

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Certaines de ces espèces communes sont en danger, d’autres tout simplement fascinantes. Toutes révèlent un lien biologique et écologique entre deux territoires que tout semble opposer. Face à cette réalité, la protection de la biodiversité devient un enjeu commun, une opportunité de coopération, au moins scientifique et environnementale le jour où les deux nations vivront en paix.

Parmi les animaux les plus emblématiques, on retrouve :

Le caracal

Ce félin aux longues oreilles noires, qui a donné son nom à une unité de Tsahal, est présent dans tout le Moyen-Orient, et préfère les zones arides mais s’adapte aussi aux forêts sèches. S’il reste stable en Afrique du Nord, sa population diminue en Iran à cause du braconnage et de la disparition de son habitat. En Israël, il vit surtout dans le Néguev, même si autrefois, il occupait aussi le nord du pays. Excellent chasseur nocturne, il est capable de longues marches, de sprints impressionnants et grimpe sans effort aux arbres.

Le daim de Perse

Leur présence n’étant confirmée qu’en Iran et en Israël. Autrefois considéré comme éteint, il a été redécouvert dans les années 1950 en Iran. En Israël, il avait disparu dès la fin du XIXe siècle. C’est dans les années 1970 qu’un programme de réintroduction a été lancé, avec d’abord deux couples venus d’Allemagne, puis quatre femelles iraniennes acheminées secrètement — dont trois étaient enceintes. Ces daims ont ensuite été relâchés dans plusieurs régions : Nahal Kziv, le Carmel, la Haute Galilée.

L’iranie

Cette espèce d’oiseau de montagne est particulièrement liée à l’Iran, où elle est très répandue, notamment dans les zones élevées. En Israël, on la trouve exclusivement au sommet du mont Hermon, où elle niche en petit nombre. Chaque année, au printemps, des ornithologues passionnés affluent pour l’observer.

Le flamant rose

Ces oiseaux aux préférences alimentaires bien particulières – ils se nourrissent de minuscules crustacés dans les lacs salés – sont visibles en Israël dans plusieurs zones comme Eilat ou Atlith. Nombre d’entre eux viennent d’Iran, où des milliers de flamants nichent chaque année près de Shiraz.

Le tarier noir

Il s’agit de l’un des oiseaux les plus rares observés en Israël, avec seulement une dizaine de signalements à ce jour. Tous proviennent d’Iran, plus précisément de l’est du pays. En 2023, l’un d’eux a passé l’hiver entier dans la vallée de Hefer, suscitant l’enthousiasme de la communauté ornithologique locale.

Le kulan

Ce cousin de l’âne sauvage asiatique vivait autrefois dans toute la région.. En 1968, onze spécimens ont été importés d’Iran pour être intégrés à un programme de reproduction dans la réserve de Yotvata dans le Néguev. En 1982, les premiers individus ont été relâchés dans la nature. Depuis, leur population s’est multipliée, avec des groupes répartis entre le centre et le sud du Néguev. Cependant, leur présence engendre des frictions avec les agriculteurs, notamment dans les vignobles, où les kulans viennent parfois se nourrir.

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