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Liban : les touristes reviennent, l’espoir aussi

Le Liban mise sur un été touristique pour relancer son économie, malgré une conjoncture toujours incertaine.

3 minutes
29 juin 2025

ParDelphine Miller

Liban : les touristes reviennent, l’espoir aussi
iStock

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Le Liban pourrait-il redevenir une destination touristique cet été ? C’est en tout cas ce que laissent penser les derniers chiffres publiés par l’aéroport international de Beyrouth, qui a enregistré près de 300 000 arrivées au mois de mai – son meilleur mois depuis 2019. Le trafic total a dépassé les 560 000 passagers, en hausse de plus de 10 % par rapport à l’an dernier.

Depuis le début de l’année, plus de 2,4 millions de passagers ont transité par le principal aéroport du pays. Les vols commerciaux ont également augmenté : +7,28 % pour les départs et +11 % pour les arrivées. Autant de données qui ravivent les espoirs d’une saison touristique porteuse, malgré une situation intérieure encore fragile.

Car les défis sont nombreux. Le Liban reste marqué par une crise économique majeure, des services publics défaillants et des tensions persistantes avec Israël, bien qu’aucune guerre ne soit en cours. Fin mai, des frappes israéliennes ont visé la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah. Selon plusieurs responsables libanais cités par le journal saoudien Asharq Al-Awsat, ces frappes auraient été volontairement menées à l’approche de la haute saison touristique, dans une volonté présumée d’affaiblir la fragile relance.

Le ministre libanais de l’Information, Paul Morcos, a dénoncé une tentative de "maintenir le Liban dans un état d’instabilité permanente". Une vidéo d’avertissement publiée par un porte-parole de Tsahal en arabe a également suscité des réactions virulentes, notamment de la part de l’actrice Nadine Al Rassi.

Sur le plan politique, le Liban affiche une certaine stabilité nouvelle : un président a été élu, un gouvernement fonctionne, et les autorités tentent de restaurer le contrôle de l’État sur les armes. Le Hezbollah reste influent, mais a subi plusieurs revers. Dans ce contexte, la reprise de vols directs entre les Émirats arabes unis et Beyrouth, suspendus depuis quatre ans, a été accueillie avec enthousiasme.

Le gouvernement tente d’accompagner cette relance : amélioration des infrastructures aéroportuaires, retrait des panneaux confessionnels sur les axes menant à la capitale, et volonté affichée de renforcer la sécurité des visiteurs. Mais des images virales montrant de nouveaux amoncellements de déchets à Beyrouth rappellent que les problèmes structurels n’ont pas disparu.

En somme, le Liban tente un pari : celui de redorer son image sans avoir encore résolu ses maux profonds. Pour les observateurs israéliens, la méfiance reste de mise : la stabilisation réelle du Liban dépendra autant de ses réformes internes que de son rapport ambigu au Hezbollah. Mais pour les Libanais, le tourisme reste peut-être le seul levier économique encore à portée de main.

Doc et Moi
Ministère de l'Alya et de l'intégration
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