Israël

Echanges houleux entre le chef d'état-major et certains ministres

La réunion du cabinet de sécurité a donné lieu à des échanges houleux et s'est terminée sans prise de décision.

4 minutes
1 juillet 2025

ParGuitel Benishay

Echanges houleux entre le chef d'état-major et certains ministres
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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Le cabinet de sécurité s'est réuni hier soir (lundi) pour traiter de la suite à donner aux événements dans la Bande de Gaza.

Sur la table plusieurs options proposées par Tsahal: accepter un accord pour la libération des otages, l'occupation totale de la Bande de Gaza, la mise en place d'un siège jusqu'à la capitulation du Hamas avec l'ouverture de nouveaux points de distribution de l'aide humanitare.

Le chef d'état-major a mis en garde contre l'application des deux dernières options qui, selon lui, mettraient en danger la vie des otages. Il a ajouté que la situation des otages dans la Bande de Gaza était de pire en pire et qu'ils étaient quotidiennement maltraités.

Lors du débat, le Premier ministre Netanyahou a indiqué sa préférence pour un accord et Arié Derhy a renchéri en disant qu'il était primordial de faire un accord maintenant et de tirer profit des succès acquis pendant la guerre contre l'Iran.

Une autre personne présente lors du débat a fait remarquer que pour l'instant aucun réel accord n'était en vue. La visite actuelle de Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques responsable des négociations sur ce sujet, à Washington a été évoquée avec l'espoir qu'il puisse faire avancer le sujet.

Par ailleurs, c'est aussi dans ce but que le Premier ministre Netanyahou doit s'envoler pour Washington dans une semaine.

Les débats ont été marqués par des échanges houleux entre le chef d'état-major, Eyal Zamir, et les ministres Ben Gvir et Smotrich.

Après avoir entendu Zamir affirmer que les manoeuvres militaires mettaient en danger les otages, Ben Gvir a déclaré qu’au contraire, une pression militaire accrue contribuerait à la libération des otages, sans pour autant leur nuire. Smotrich a ajouté : « Nous aussi, nous souhaitons le retour des otages, mais nous refusons d’abandonner tout un pays. Tsahal pousse l’échelon politique à prendre certaines décisions. »

Par la suite, les deux ministres ont également reproché à Zamir le fait que l’aide humanitaire tombe entre les mains du Hamas.

Smotrich : « Il faut tout mettre sur la table sans rien éluder. Il est incontestable qu’il existe décision du cabinet qui enjoint l’armée à empêcher l’aide d’atteindre le Hamas, et pourtant, l’armée a échoué dans cette mission. Chaque camion qui finit entre les mains du Hamas représente un échec de Tsahal. »

Ben Gvir : « Nous continuons à faire toujours la même chose — nous piétinons. Les plans présentés étaient complètement différents de ce qui se passe réellement sur le terrain. Laissez Tsahal avancer. Jamais encore il n’y a eu de précédent à une guerre où l’on s’abstient de vaincre l’ennemi à cause des otages. L’objectif principal est d’anéantir le Hamas et d’empêcher qu’un jour des milliers d’autres soient enlevés. Le retour d’un maximum d’otages ne sera possible que si l’on rétablit la pression en stoppant l’aide humanitaire, et si l’armée avance sur l’ensemble de la bande. »

Zamir a mal réagi à cette remarque et a répliqué à Ben Gvir en levant le ton : « Avec tout le respect que je vous dois, c’est précisément ce que nous faisons. »

Smotrich : « Il faut établir une zone humanitaire au sud de Netsarim et y transférer la population du nord, afin de permettre une manœuvre rapide qui permettra de vaincre le Hamas dans des zones non peuplées. L’armée aurait dû mettre cela en œuvre il y a deux mois, et elle ne l’a pas fait. Que s’est-il passé depuis ? »

Zamir : « Il sera difficile de contrôler un million et demi de personnes. Elles s’habituent à se déplacer en masse et pourraient également mettre nos forces en danger. »

Smotrich : « Nous étions ici même, dans cette salle, avec l’ancien chef d’état-major, à discuter du modèle humanitaire. Six mois ont passé et rien n’a changé. Pourquoi cela changerait-il maintenant ? Qu’est-ce qui a changé depuis l'opération Chars de Gédéon ? »

Zamir : « Vous plaisantez ? Nous menons des combats depuis »

Ben Gvir : « Les soldats sont en danger parce qu’ils stagnent et ne progressent pas. »

Zamir : « Nous contrôlons actuellement 75 % du territoire, et une décision stratégique est nécessaire pour la suite. »

Smotrich : « Mais vous ne contrôlez que 50 %, les 25 % restants étant sous feu ennemi. J’ai bien compris que vous n’approuvez pas notre plan. Chaque fois que nous proposons quelque chose, vous en signalez les failles. Vous êtes le chef d’état-major — alors proposez une solution. »

Le ministre de la Défense, Israël Katz, est intervenu : « C’est à nous qu’il revient de trancher — c’est l’échelon politique qui décidera. Nous prenons nos responsabilités quant à ce qui adviendra. »

La réunion s'est terminée sans prise de décision. Le Premier ministre doit trancher et un nouveau débat aura lieu au sein cabinet dans les deux prochains jours.


Doc et Moi
Ministère de l'Alya et de l'intégration
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