Israël

Enième affaire d'espionnage pour le compte de l'Iran : un couple de Raanana arrêté

Cette arrestation intervient seulement 24 heures après l'interpellation de trois autres Israéliens

3 minutes
1 juillet 2025

ParJohanna Afriat

Enième affaire d'espionnage pour le compte de l'Iran : un couple de Raanana arrêté
Matériel saisi au domicile du couple à Raanana Photo : Police israélienne

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Une énième affaire d'espionnage pour le compte de l'Iran. Un couple originaire de Raanana, âgé d'une trentaine d'années, a été arrêté ce lundi suite à une enquête secrète ouverte la semaine dernière. Les détectives de l'Unité de répression de la criminalité de la région du Sharon ont perquisitionné leur domicile, saisissant plusieurs téléphones, ordinateurs et correspondances présumées avec leurs opérateurs iraniens.

Cette arrestation intervient seulement 24 heures après l'interpellation de trois autres Israéliens dans deux affaires distinctes. Mark Morgin, 33 ans, résident de la vallée du Jourdain, est accusé d'avoir accepté de transporter une grenade destinée à nuire à des civils. Il aurait également fourni des vidéos de surveillance à ses contacts iraniens.

Parallèlement, Yoni Segal, 18 ans, et Nehorai Omri Mizrahi, 20 ans, résidents de Tibériade, sont soupçonnés d'avoir photographié des centres commerciaux stratégiques, notamment le Grand Mall de Haifa, le Big Fashion à Tibériade et le Dizengoff Center à Tel Aviv, transmettant des informations détaillées sur la sécurité et la structure de ces sites.

Une explosion des cas d'espionnage

Ces nouvelles arrestations s'inscrivent dans une tendance alarmante révélée par le Shin Bet : les arrestations liées à des complots d'espionnage iraniens ont bondi de 400% en 2024, dans le sillage de la guerre de Gaza. Plus de 60 Israéliens ont été arrêtés depuis 2023.

Depuis septembre 2024, les autorités israéliennes ont démantelé une série de réseaux d'espionnage iraniens d'une ampleur inédite. En octobre, sept citoyens israéliens avaient été arrêtés pour avoir espionné pendant deux ans, accomplissant des centaines de missions pour le compte de la République islamique. Les procureurs avaient alors qualifié cette affaire de "l'une des plus graves jamais mises au jour".

Les cas révélés illustrent la diversité des profils recrutés par Téhéran. En avril, Roy Mizrahi et Almog Atias, deux réservistes de Tsahal de 24 ans, résidents de Nesher près de Haïfa, avaient été arrêtés pour avoir collecté des informations près du domicile du ministre de la Défense. Ils auraient été recrutés via un groupe Telegram.

Une autre affaire a impliqué sept Palestiniens de Jérusalem-Est, âgés de 19 à 23 ans, soupçonnés d'avoir planifié l'assassinat d'un scientifique nucléaire. Cette cinquième affaire révélée depuis septembre se distinguait par la motivation idéologique affichée des suspects.

Les enquêtes révèlent des méthodes de recrutement sophistiquées. Les agents iraniens utilisent les réseaux sociaux, les applications de rencontres et exploitent les vulnérabilités économiques de leurs cibles. Les suspects reçoivent souvent des milliers de dollars pour leurs services, comme l'ont confirmé les dernières arrestations. Les missions assignées vont de la simple surveillance photographique à des actes plus graves comme le transport d'armes ou la collecte de renseignements sur des sites militaires sensibles.