Après des décennies d'investissements massifs dans ce que Téhéran appelle « l'axe de la résistance », l’Iran traverse la plus grave crise de son réseau régional de milices. Ce réseau, formé de groupes armés au Liban, en Judée-Samarie, en Irak et au Yémen, visait à constituer un front unifié contre Israël et à étendre l’influence iranienne au Moyen-Orient.
Selon des informations révélées par le quotidien saoudien Elaph, l’aide financière et logistique fournie par l’Iran à ces groupes a considérablement diminué, laissant ses alliés isolés en pleine période de tensions. Ce recul marque un tournant stratégique majeur dans la politique régionale de Téhéran.
Le Hezbollah, de joyau stratégique à acteur isolé
Pilier de cette stratégie, le Hezbollah libanais traverse une période de turbulences. Lors du dernier conflit entre Israël et le Hamas, l’organisation a essuyé de lourdes pertes humaines et matérielles, mais n’a reçu de Téhéran que des soutiens verbaux sans substance. Des sources proches du Hezbollah révèlent que ses combattants ont été livrés à eux-mêmes, réduisant drastiquement l’influence du groupe sur la scène régionale.
Dans le même temps, l’assassinat en Iran du responsable du financement du Hezbollah a contraint l’organisation à chercher des sources de financement alternatives, signe évident de la crise de confiance qui s’est installée entre Beyrouth et Téhéran.
Des défections en chaîne parmi les milices
La crise touche également les autres relais régionaux de l’Iran. En Irak, les milices pro-iraniennes ont rapidement mis un terme à leurs attaques contre Israël, sous la pression du gouvernement irakien et face au refus croissant de leurs membres de combattre pour le compte de Téhéran.
Au Yémen, les Houthis poursuivent leurs offensives mais subissent des frappes israéliennes et américaines sans bénéficier du soutien iranien attendu. Quant au Hamas et au Jihad islamique palestinien dans la bande de Gaza, ils sont aujourd’hui presque totalement isolés. Le soutien iranien s’est réduit à de simples déclarations publiques, sans réelle aide opérationnelle.
Un peuple iranien qui paie le prix fort
Cette crise régionale s’accompagne d’une colère croissante au sein de la population iranienne. En vingt ans, près de 500 milliards de dollars auraient été investis dans le financement des groupes armés à l’étranger, tandis que les Iraniens vivent une crise économique étouffante : coupures d’électricité et d’eau, flambée des prix des médicaments et des produits de base, infrastructures délabrées.
Des sources iraniennes critiques du régime estiment que ces fonds auraient permis de résoudre une grande partie des problèmes internes du pays, mais les priorités idéologiques du pouvoir en ont décidé autrement.
La fin d’une ère
Aujourd’hui, l’axe de la résistance, dans lequel le régime iranien avait tant investi, est au bord de l’effondrement. Les groupes armés n’ont plus la capacité ni la volonté de combattre pour Téhéran, tandis que la République islamique se montre incapable de les protéger ou de les soutenir efficacement et reconnaît que les frappes israéliennes et américaines constituent les coups les plus durs que l’Iran ait subis.
Ce fiasco stratégique signe non seulement un échec politique majeur, mais aussi la chute d’une ambition géopolitique qui a coûté extrêmement cher au peuple iranien.