Sécurité

Israël : "non au renforcement militaire de l'Iran"

Jérusalem tente de bloquer une importante vente d’avions de chasse entre la Chine et l’Iran, un appareil chinois de 4.5 génération inspiré du "Lavi", un projet israélien annulé dans les années 1980

2 minutes
6 juillet 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Israël : "non au renforcement militaire de l'Iran"
Sans crédit

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Face à l’inquiétude croissante à Jérusalem sur le renforcement militaire de l’Iran, Israël multiplie les démarches diplomatiques pour empêcher Pékin de livrer des avions de chasse avancés à Téhéran.

La consul générale d’Israël à Pékin, Ravit Bar, a récemment affirmé à Shanghai que seule la Chine dispose du levier suffisant pour freiner les ambitions nucléaires iraniennes. Elle a souligné que l’Iran dépend à environ 90 % de ses exportations pétrolières vers la Chine, et que sans ce soutien économique, le régime iranien pourrait s’effondrer.

Mme Bar a également insisté sur le poids politique et économique de la Chine dans la région, capable d’influencer la politique iranienne par une pression ciblée. Selon elle, Pékin peut « changer les comportements dangereux d’Iran au Moyen-Orient » en usant de cette influence.

Cette mobilisation israélienne intervient alors que des informations indiquent que la Chine et l’Iran sont en pourparlers avancés pour la vente d’avions de chasse J10C. Ce modèle chinois, considéré comme un avion de 4,5e génération, inspiré par un projet israélien annulé dans les années 1980, le “Lavi”. Actuellement, l’aviation iranienne utilise encore des avions vieillissants, notamment des F-4 Phantom américains et des MiG-29 russes, ce qui justifie leur recherche d’une modernisation significative de leurs capacités aériennes.

La présence récente du ministre iranien de la Défense, Aziz Nassirzadeh, à une conférence économique à Shanghai est interprétée comme liée à ces négociations. Les J10C ont démontré leur efficacité lors de combats aériens, notamment lors des affrontements entre l’Inde et le Pakistan contre des avions Rafale français.

À Jérusalem, cette possible acquisition suscite une vive inquiétude : des avions de chasse modernes renforceraient considérablement la puissance militaire iranienne dans la région, modifiant l’équilibre stratégique. Les autorités israéliennes concentrent aujourd’hui leurs efforts sur Pékin, espérant que la Chine cédera aux pressions diplomatiques et renoncera à conclure cette vente.

Cette situation illustre la complexité des relations internationales dans une région où la rivalité entre grandes puissances se mêle aux enjeux locaux, et où Israël tente de freiner par tous les moyens l’expansion militaire d’un voisin perçu comme une menace directe.

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