Cette décision, qui doit être communiquée officiellement à l’OMS dans les prochains jours, reflète des inquiétudes sur une éventuelle atteinte à l’indépendance de décision du pays en période de crise sanitaire.
Selon le porte-parole du ministre de la Santé, Uriël Buso, cette décision fait suite à plusieurs mois de consultations impliquant les ministères de la Santé, des Affaires étrangères, de la Justice ainsi que les services juridiques de l’État. « Israël continuera à examiner le sujet et pourra, à l’avenir, rejoindre ces règlements avec des réserves sur certains articles », a précisé le porte-parole.
La décision intervient dans un contexte de débat public croissant autour de la révision du Règlement sanitaire international et de la future convention sur les pandémies, en cours d’élaboration à l’OMS depuis plusieurs années. De nombreuses voix en Israël redoutent que ces textes ne limitent la capacité du pays à prendre des décisions souveraines dans des domaines cruciaux comme les confinements, la distribution des vaccins ou l’allocation des ressources médicales.
Le ministère de la Santé insiste sur le fait que la décision n’est pas définitive et qu'elle n’a pas été prise sous la pression de l’opinion publique, mais à l’issue d’une évaluation indépendante. Des préoccupations similaires ont été exprimées par d’autres pays, notamment les États-Unis, concernant certaines dispositions jugées trop contraignantes.
L’un des reproches formulés par les critiques israéliens porte sur le manque de transparence entourant les négociations de ces textes, menées à l’échelle internationale mais peu discutées dans l’espace public israélien. Il y a un an, un premier débat public avait néanmoins eu lieu à la Knesset sous l’égide du député Simcha Rothman, ouvrant une discussion sur les implications possibles de ces régulations pour la souveraineté nationale.
Dans le cadre de ces nouvelles normes internationales, l’OMS entend renforcer la coordination mondiale face aux pandémies, notamment à travers des directives contraignantes sur les restrictions de circulation, les mesures sanitaires nationales et la gestion des ressources médicales. Des questions sensibles pour Israël, qui souhaite conserver une autonomie complète dans sa gestion des crises sanitaires.
Cette décision souligne une fois de plus la tension entre la nécessité de coopérer au niveau international face aux menaces sanitaires globales et la volonté des États, Israël en tête, de préserver leur indépendance décisionnelle. Le gouvernement israélien a choisi pour l’instant la prudence, préférant ne pas céder de compétences à une organisation internationale, tout en gardant la porte ouverte à une éventuelle adhésion partielle ou future.