Dans une décision inédite, le tribunal des affaires familiales d’Eilat a autorisé Sharon Eisenkot, la mère du soldat Maor Eisenkot z”l, soldat du bataillon 12 de la brigade Golani, tombé en décembre 2023 dans la bande de Gaza, à utiliser le sperme de son fils, prélevé après sa mort, afin de donner naissance à un petit-enfant par mère porteuse. La juge Rotem Kudler Ayash, vice-présidente du tribunal, a souligné qu’il s’agissait de la première demande de ce type depuis le début de la guerre, ouvrant ainsi la voie à d’autres familles endeuillées confrontées à cette même douleur.
La décision s’appuie sur des témoignages attestant que Maor Eisenkot avait clairement exprimé son désir de fonder une famille et son accord pour que son sperme soit utilisé après sa mort, comme l'a révélé un de ses amis d’enfance à qui Maor s’était confié. Ce témoignage s’est avéré crucial dans cette procédure judiciaire sensible et complexe.
De nombreuses demandes de familles et de conjointes désireuses de perpétuer la mémoire de leur bien-aimé affluent depuis le 7 octobre 2023. L’ampleur du phénomène est sans précédent :
254 familles de soldats tombés au combat ou membres des forces de sécurité ont fait prélever et conserver le sperme de leurs fils, et doivent maintenant décider si elles souhaitent l’utiliser. À ces chiffres s’ajoutent 21 familles de civils ayant demandé le même type de prélèvement posthume. Sur l’ensemble de ces cas,, 191 démarches ont été initiées par les parents des défunts, tandis qu’environ 62 as sont portés par des conjointes – ces dernières rencontrant moins d’obstacles juridiques, surtout si elles étaient mariées ou reconnues comme conjointes. En revanche, lorsqu’il s’agit pour les parents de chercher une mère porteuse pour donner naissance à un petit-enfant, la situation devient beaucoup plus complexe, car aucune législation ne cadre encore précisément cette démarche. Une proposition de loi avait été déposée à la Knesset par la députée Merav Ben Ari pour réglementer ces situations, mais elle a été rejetée, notamment par les élus du Sionisme religieux. En l’absence de cadre législatif, chaque famille doit initier elle-même une procédure devant le tribunal civil pour faire valoir son projet parental.