
Ce n'est plus une conjecture, c'est officiel. Le ministre de la Défense a rencontré lundi Avi Berkowitz, émissaire spécial du président Donald Trump pour le Moyen-Orient, arrivé dimanche pour faire un compte-rendu de la réunion qui a eu lieu mercredi à Washington mais aussi pour tâter le pouls en Israël concernant la loi de souveraineté censée être présentée le 1er juillet.
Après s'être entretenu dimanche avec le Premier ministre, Avi Berkowitz a rencontré lundi Benny Gantz, accompagné de l'ambassadeur David Friedman. Après la rencontre, des responsables de Bleu-Blanc ont révélé que Benny Gantz a dit à son interlocuteur que la souveraineté peut attendre car il faut s'occuper du Corona, comme s'il y avait incompatibilité entre les deux questions! "Le 1er juillet n'est pas une date sacrée", aurait dit Benny Gantz à Avi Berkowitz.
Sur le principe du Plan Trump, Benny Gantz a prononcé une phrase qui dit tout et rien à la fois, comme il le fait depuis qu'il a commis l'erreur d'entrer en politique : "Le plan du président Trump est une démarche historique qui constitue le meilleur cadre pour faire avancer le processus de paix au Moyen-Orient. Il faut le mettre en oeuvre face à nos partenaires stratégiques dans la région et les Palestiniens (sic) et arriver à un compromis qui sera positif pour toutes les parties, de manière équilibrée, responsable et réciproque".
Mardi, Avi Berkovitz rencontrera le ministre des Affaires étrangères Gaby Ashkenazy, qui manoeuvre en coulisses en Israël comme à l'étranger pour faire échouer le plan de souveraineté.
D'après les accords de coalition, Binyamin Netaynahou n'a pas besoin de l'accord de Benny Gantz et de Gaby Ashkenazy pour lancer le processus, mais Washington a introduit un élément nouveau dans l'équation en demandant que le gouvernement israélien soit d'accord dans toutes ses composantes.
La grande question est de savoir si le Premier ministre est contrarié ou soulagé par l'attitude de ses partenaires de Bleu-Blanc ? Va-t-il aller jusqu'au bout ou bien, comme pour la question de certaines réformes nécessaires qu'il n'a pas osé entreprendre - système judiciaire par exemple - compte-t-il sur de partenaires plus à gauche pour poser le pied sur le frein à sa place?
Ayelet Shaked : Binyamin Netanyahou recule face aux pressions

Face aux rumeurs d'une loi de souveraineté extrêmement limitée - pour autant qu'elle ait lieu - et excluant même la vallée du Jourdain, la députée Ayelet Shaked a lundi le Premier ministre : "Malheureusement, nous savons que le plan de souveraineté sur lequel les discussions s'effectuent actuellement n'inclut pas la vallée du Jourdain. Binyamin Netanyahou a capitulé face aux pressions des Jordaniens et de Bleu-Blanc".

Photo Tomer Neuberg / Flash 90