Dans une décision antérieure, la Cour suprême avait par contre ordonné l'expulsion dans un délai court de familles juives installées sur des terres privées arabes. Mais dans cette situation inverse, deux des trois juges, dont Meny Mazouz, encore lui, ont considéré que "ce cas présent ne faisait pas partie des cas extrêmes et ne nécessitait donc pas une intervention judiciaire" !
Selon Regavim, la zone dans laquelle ce nouveau litige est apparu - Bayt Hadag - est connue pour être l'un des fiefs de la délinquance, du trafic de stupéfiants, des vols de matériel militaire et de la criminalité dans le secteur bédouin et constitue une sorte de "territoire perdu" de l'Etat d'Israël. Le criminel qui a violé dernièrement une fillette de 10 ans dans une localité juive est originaire de cet endroit.
En 2003, un vaste plan avait été mis sur pied pour reloger ces familles dans des logements en dur, avec à la clé une prime de centaines de milliers de shekels par famille, mais le gouvernement s'était heurté à un refus catégorique. Il faut dire aussi qu'il y a une évolution inquiétante dans une partie de la population bédouine, influencée par des milieux islamiques et nationalistes, qui considère qu'il faut "reconquérir" le Néguev pour le rattacher à un futur Etat "palestinien" hypothétique.
Malgré les preuves apportées par les propriétaires juifs des terres en question, la Cour suprême a mis fin lundi de manière incompréhensible à une longue saga judiciaire qui récompense en fait des intrusions illégales.
Meïr Deutsch, président de Regavim a déclaré : "Au-delà du déni de justice qui crie vers le ciel face aux deux poids et deux mesures en comparaison à des situations inverses, il est désormais clair que l'Etat créé de ses propres mains des zones de non-droit qui finiront par nous exploser en plein visage. Le cas terrifiant de la fillette violée et les incessantes incursions dans des bases militaires par des habitants de Bayt Hadag parlent d'eux-mêmes".
Haïm Goloventzitz, l'un des propriétaires des terres a quant à lui déclaré : "On ne peut pas accepter une situation dans laquelle la Cour suprême, une fois de plus, ne nous permet pas de faire valoir nos droit d'acquisition. Je suis certain que s'il s'agissait de terrains situés dans la région de Tel-Aviv la décision de la cour aurait été tout différente. La décision de la cour est dans la continuation de l'incurie déplorable de l'Etat dans le sud du pays".
Photo Hadas Parush / Flash 90