Vie politique

Shimrit Meïr: ''Bennett était prêt à collaborer avec la liste arabe unifiée''

3 minutes
30 juin 2022

ParIsraJ

Shimrit Meïr: ''Bennett était prêt à collaborer avec la liste arabe unifiée''
**FILE** Israeli Prime Minister Naftali Bennett speaks with his foreign policy adviser Shimrit Meir at the Prime Minister's Office in Jerusalem on January 26, 2022. Photo by Yonatan Sindel/Flash90 *** Local Caption *** \n??? ?????? ????? ???\n?????\n?????\n?????\n??????\n????\n?????

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Shimrit Meïr, l'ancienne conseillère en politique étrangère de Naftali Bennett, parle pour la première fois depuis sa démission au mois de mai dernier.

Elle a été pendant près d'un an celle qui murmurait à l'oreille du Premier ministre et certains ont même affirmé qu'elle avait une trop grande influence sur lui, le faisant pencher au centre et à gauche. On lui a même prêté une rivalité ave Ayelet Shaked.

Lorsqu'elle a quitté son poste, les raisons de son départ sont restées floues, on savait que c'était sur fond de désaccord entre et elle et son patron mais aucune indication sur les sujets de discorde qui l'ont poussée à tout lâcher.

Le Yediot Aharonot va publier demain, une interview exclusive de Shimrit Meïr, réalisée par Nadav Eyal. Elle se livre sur sa relation avec Bennett et dévoile ce qui l'a convaincue qu'elle ne pouvait plus rester à ses côtés.

''Quand il est bon, il est très bon'', c'est ainsi que Meïr décrit l'ancien Premier ministre Bennett. Elle donne comme exemple le système de laser anti-missiles et anti-drones testé avec succès au mois d'avril. ''Il n'a lâché personne jusqu'à ce que le système soit testé''.

Elle estime aussi qu'ils ont fait du très bon travail en politique étrangère et notamment dans le domaine des relations avec les Etats-Unis de Biden.

En revanche, elle attaque son ancien patron sur sa gestion politique et médiatique. Elle raconte avoir tiré très vite la sonnette d'alarme lorsque les premiers éléments de la coalition ont montré des signes de déloyauté. ''La loyauté est une valeur centrale mais en politique elle est aussi un outil de travail. Il est inconcevable qu'il y ait autant de trahisons et de coups de couteau dans le dos autour d'une même personne''.

Le début de la fin pour Meïr a été le gel de la participation de Ra'am au gouvernement. ''Tout le monde attendait le verdict du conseil de l'Ashoura. Lapid était hystérique, il a envoyé sa directrice de cabinet avec un chèque en blanc à Kfar Kassem. J'ai dit à Bennett qu'il devait se désolidariser de cela. Ce gouvernement commençait à prendre les couleurs de la soumission aux Arabes. Chantage et soumission - et nous étions au coeur d'une vague de terrorisme''.

Shimrit Meïr avoue ensuite que Bennett lui a dit être prêt à collaborer avec la Liste Arabe unifiée. Elle a compris que ce serait la stratégie pour la session parlementaire d'été, pendant Hol Hamoed Pessah.

Juste avant, Silman avait démissionné et les députés de Yamina devenaient des électrons libres qui pouvaient partir à tout moment.

''Le plan était stupide'', explique Meïr, ''Passer des deals pour pouvoir faire voter des lois. Ils étaient prêts à s'appuyer sur la liste arabe unifiée, à corrompre Ra'am puis Zoabi. Ils ont oublié qu'il y avait un public et que leur espace de légitimité s'effritait par les deux extrêmes et a fini par s'écrouler''.

Elle reconnait, lors de cette interview, que c'est la collaboration envisagée et devenue inévitable avec la Liste arabe unifiée, qui l'a décidée à quitter le navire. Pour elle, la ligne rouge avait été franchie.



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