Politique

Macron tente de faire de la France un acteur central au Proche-Orient

3 minutes
24 juillet 2022

ParIsraJ

Macron tente de faire de la France un acteur central au Proche-Orient
Photo by Marc Israel Sellem/POOL

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La multiplication des visites de chefs d'Etat et de gouvernement à l'Elysée, en l'espace de quelques semaines, laisse penser qu'Emmanuel Macron veut faire de la France un acteur central au Proche-Orient.

La scène proche-orientale qui était dominée par les Etats-Unis et la Russie est le théâtre d'une évolution des rapports de force. Les Etats-Unis, surtout depuis le retrait de l'Afghanistan, ont perdu de leur influence voire sont perçus comme faibles sur un certain nombre de sujets. La récente visite de Joe Biden dans la région n'aura pas amélioré les choses. Sa visite en Arabie Saoudite après ses déclarations fracassantes contre les dirigeants du pays et la promesse de les boycotter aura ajouté à la confusion.

Parallèlement, la Russie occupée en Ukraine est aussi moins présente sur le terrain proche-oriental.

Un vide s'est donc constitué dans lequel Emmanuel Macron aimerait voir la France se positionner.

Ainsi, après avoir reçu Yaïr Lapid quelques jours après son investiture au poste de Premier ministre, le Président français a enchainé les rencontres et conversations avec des dirigeants proche-orientaux.

En début de semaine dernière, il a reçu à l'Elysée, le président émirati, le Cheikh Muhammad Ben Zayed. Les discussions ont essentiellement tourné autour de la question énergétique qui tourmente l'Europe et les deux leaders ont signé un accord de coopération stratégique dans le domaine de l'énergie.

Puis, Macron a reçu le Président de l'Autorité palestinienne, Abou Mazen, avec lequel - contrairement à ce qui avait été fait avec Lapid - il a tenu une conférence de presse commune. Il a appelé au renouvellement du dialogue politique entre les Israéliens et les Palestiniens. Il a aussi fait la promesse d'agir pour réactiver le processus de paix.

Vendredi dernier, c'est le Président égyptien A-Sissi qui montait les marches du palais de l'Elysée. Officiellement, l'entretien entre les deux présidents s'est concentré sur la cooopération économique et touristique.

Enfin, samedi, Emmanuel Macron a téléphoné au président iranien, Ibrahim Raïssi, au sujet de l'accord sur le nucélaire iranien. Le Président français a rassuré son interlocuteur sur la possibilité de revenir à l'accord de 2015, mais a-t-il prévenu, il faut faire vite. Raïssi, quant à lui, a exprimé son mécontentement face à l'attitude des Etats-Unis et des pays européens dans ce dossier.

Toutes ces rencontres rapprochées laissent à penser qu'Emmanuel Macron est en train de créer un axe français afin de faire de la France un acteur central sur la scène proche-orientale. La crédibilité française est peut-être plutôt bonne dans les pays arabes de la région, en raison d'un attachement historique et d'une coopération économique ancienne, mais en Israël, la confiance envers la France est limitée. On lui reproche son manque d'équilibre dans sa lecture des événements, notamment entre les Israéliens et les Palestiniens. Reste à savoir comment le Premier ministre Lapid réagira à cet essai d'installer une influence française dans la région.

 






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