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Hier, les listes pour les élections de 25e Knesset ont été déposées. La surprise du jour s'est produite au sein des partis arabes qui présenteront cette fois trois listes séparées et non deux comme cela a été le cas aux dernières élections.
Les informations concernant une rupture de la liste arabe unifiée ont beaucoup circulé ces dernières semaines. Celle-ci est composée de trois partis: Hadash (Ayman Oudeh), Ta'al (Ahmad Tibi) et Balad (Samy Abou Sh'hada).
Ce dernier tient une ligne encore plus dure que les deux autres, et refusait de s'engager à soutenir un candidat au poste de Premier ministre ou de participer à une quelconque coalition. Par ailleurs, des querelles concernant les positions sur la liste tendaient les relations. Pourtant, les négociations entre les trois composantes allaient bon train et l'impression générale était qu'ils avaient réussi à s'entendre.
Hier (jeudi) au moment du dépôt des listes, coup de théâtre: Balad a présenté une liste indépendante.
Rappelons que la liste arabe unifiée a vu le jour pour les élections de 2015 pour la 20e Knesset: elle regroupait les partis Hadash, Ta'al, Balad et Ra'am. Il s'agissait des premières élections pour lesquelles le seuil d'élgibilité avait été relevé justifiant les alliances pour des listes communes. La stratégie est payante pour les partis arabes: ils recueillent 13 sièges aux élections de 2015, puis 13 en 2019 avant d'atteindre le record de 15 sièges en 2020 en faisant le troisième parti de la Knesset.
Puis le parti Ra'am a quitté la formation et aux élections de 2021, ce dernier obtiendra 4 sièges, les autres partis en récoltant 6, entrainant une baisse de la force politique arabe à la Knesset.
Cette nouvelle scission donne de l'espoir au camp de Binyamin Netanyahou qui pourrait profiter de l'affaiblissement des partis arabes pour, par le jeu de répartition des voix, obtenir une majorité de 61 députés. Il profiterait du fait qu'au moins un des partis arabes ne devrait pas passer le seuil d'éligibilité.
Ahmad Tibi et Ayman Oudeh ont fait part de leur déception.
Les commentateurs politiques s'accordent à dire que cette scission est le résultat d'un échec politique de Yaïr Lapid. Alors qu'à droite, tous les partis se présentent en ordre rangé, avec des alliances qui minimisent le nombre de voix potentiellement perdues, à gauche, malgré les efforts de Lapid, Meretz et Avoda présentent des listes séparées et les partis arabes aussi. Une donnée qui pourrait modifier le cours des élections.