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En l'espace d'une journée, le Wall Street Journal et Newsweek, deux journaux américains ont publié des articles expliquant le bien-fondé de la réforme du système judiciaire voulue par le gouvernement israélien actuel.
''La Cour suprême en Israël a plus de pouvoir qu'aux Etats-Unis et en plus, elle n'a aucun frein démocratique'', écrit la rédaction du Wall Street Journal. ''Non seulement, la Cour suprême en Israël n'est soumise à aucune Constitution mais elle est totalement exempte de l'obligation d'intérêt à agir et à juger et elle annule des lois en utilisant le caractère de raisonnabilité, ce qui, dans les faits, lui permet d'annuler n'importe quelle loi.
La Cour suprême en Israël dipose même d'un droit de veto sur la nomination des nouveaux juges, contrairement aux Etats-Unis où le Président et le Sénat possèdent le pouvoir de nomination''.
Pour conclure son éditorial, le Wall Street Journal considère que la réforme du système judicaire amènera un changement positif car ''il n'est pas anti-démocratique de penser que la Cour suprême en Israël doit être contrôlée concernant le caractère démocratique de ses décisions et de ses actes. Il convient de souligner que la démocratie israélienne a fait ses preuves quant à sa solidité, souvent dans des conditions difficiles. Si le gouvernement Netanyahou va trop loin, les électeurs sauront le sanctionner''.
Josh Hammer, le rédacteur en chef de Newsweek explique également dans les colonnes de son magazine pourquoi la réforme voulue par Yariv Levin est bonne et souhaitable. Hammer fait le lien entre l'obsession négative des élites internationales pour Israël et les critiques qu'elles formulent à l'encontre de la réforme du système judiciaire.
''L'agitation actuelle n'est que la dernière expression de ce besoin permanent de ces élites d'humilier les Juifs. Cette fois, elle prend la forme d'une discussion houleuse autour du projet de réforme judiciaire du gouvernement Netanyahou. Des dizaines de milliers d'activistes sont sortis dans la rue pour protester et les rédactions des journaux de Washington à Bruxelles condamnent la réforme de la manière la plus ferme. Si l'on en croit ses détracteurs, la réforme, si elle venait à passer, transformerait Israël en une ''tyrannie'', mettrait en péril la ''démocratie libérale'', entrainerait ''le retrait de la démocratie''.
A vrai dire, ces cris hystériques exagérés que l'on entend du matin au soir n'ont aucun fondement. La réforme judiciaire du gouvernement Netanyahou est juste et souhaitable, sur le plan politique et sur le plan du droit comparé. Au-delà de cela et de manière ironique, malgré les protestations automatiques de ceux qui soi-disant s'inquiètent de la démocratie agonisante en Israël, le projet de réforme va renforcer la démocratie par l'affaiblissement de la juristocratie.
Israël est un Etat très jeune avec des institutions politiques et juridiques qui évoluent encore mais il ressemble beaucoup au modèle britannique (sans la royauté): un système parlementaire au sein duquel le parlement est l'autorité suprême (en théorie), une séparation des pouvoirs avec un système judiciaire indépendant, une constitution non-écrite (loi fondamentale). Mais la situation en Israël a commencé à devenir hors de contrôle dans les années 90. Aharon Barak, président de la Cour suprême a promulgué la ''révolution judiciaire'' et a crée pour la Cour suprême un pouvoir et une autorité sans précédent, plus que celui dont dispose n'importe quelle Cour suprême dans toutes les autres démocraties occidentales''.
Josh Hammer décrit ensuite le fait que depuis la justice israélienne s'est arogée le droit d'annuler des décisions prises par la Knesset, donc par les représentants du peuple, sur l'argument de ''raisonnabilité''. Il cite aussi la dernière décision de la Cour suprême concernant Arié Derhy qu'il décrit comme un contournement de la volonté du peuple.
Il poursuit: ''Une juristocratie de ce type, dans laquelle la Cour suprême gouverne: c'est la suprématie judiciaire. Par définition, la suprématie judiciaire est incompatible avec la suprématie parlementaire, qui est celle qui garantit de manière optimale l'accomplissement de la volonté du peuple et qui est aussi la base du modèle démocratique israélien depuis le début.
Du point de vue américain, la suprématie judiciaire sans aucun frein en Israël porte atteinte aux normes de souveraineté du peuple telles qu'elles sont écrites dans le préambule de la constitution américaine qui décrit le peuple comme le souverain suprême. En d'autres termes, si la Cour suprême américaine agissait comme celle d'Israël, on assisterait à une insurrection dans les villes américaines''.