Par cette action, les grévistes veulent montrer au gouvernement qu'ils ont le pouvoir de paralyser l'économie israélienne, si ce dernier poursuit dans sa volonté de réformer le système judicaire: ''Le coup d'Etat dictatorial portera un coup fatal aux droits des citoyens, à l'économie israélienne et à tous les domaines de notre vie. C'est pour cette raison que nous demandons des mesures drastiques. Malgré les dommages économiques, nous faisons ce premier pas pour avertir le gouvernement israélien que ce changement de régime ne passera pas. L'Etat d'Israël ne deviendra pas une dictature parce qu'il ne pourra plus fonctionner, ne serait-ce qu'un seul jour, sans sa colonne vetébrale que sont l'économie et la société israéliennes''.
Ils appellent donc à une grève ce mardi et préviennent que d'autres actions sont prévues pour ce jeudi qui seront dévoilées ultérieurement. Une grande manifestation est également prévue samedi soir à Tel Aviv pour la quatrième semaine consécutive.
Dans ce contexte, l'ancien porte-parole de l'armée, étiquetté à gauche, Avi Benayahou, a reconnu: ''Oui, les médias sont acquis à la cause des manifestants. Ils se mobilisent pour la préservation de la démocratie et ils ont un rôle central à jouer. Les médias se mobilisent parce que l'on essaie de briser la Cour suprême qui dispose d'un rôle important dans une démocratie. Les médias se mobilisent parce qu'on cherche à les faire taire. Ils se mobilisent parce que l'on veut détruire le service public audio-visuel. Les médias se mobilisent parce que l'heure est grave''.
A l'inverse, le journaliste de droite Hagay Segal, souligne que cette mobilisation totale des médias derrière ceux qui manifestent contre le gouvernement lui rappelle de mauvais souvenirs, de l'époque des accords d'Oslo et du désengagement de Gaza lorsque la presse était acquise à ces deux causes qui ont eu des conséquences néfastes sur Israël : ''Oui, c'était exactement comme ça à l'époque d'Oslo, du désengagement et du gel des constructions. Les médias ont encouragé le peuple d'Israël à sortir dans la rue, faisaient des duplex de chaque lieu de manifestation, était généreuse dans son évaluation du nombre de manifestants, hochait poliment de la tête lorsque les chefs du mouvement menaçaient de rebellion civile, de désobéissance et rapportait sereinement la possibilité que des routes soient bloquées''.