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La journaliste Ayala Hasson a révélé hier sur la chaine 13, un scandale sexuel dans lequel est impliqué Avi Himi, le président de l'ordre des avocats israélien.
Avi Himi aurait eu un comportement obscène face caméra lors d'une conversation vidéo avec une avocate qui lui avait demandé son soutien pour sa candidature à un poste de juge. La conversation aurait été initiée par Avi Himi après avoir assuré l'avocate en question qu'il avait bien envoyé sa recommandation. Cette dernière, choquée, a enregistré la scène qui s'est déroulée il y a quelques mois, et en a parlé à un proche avocat. Sa carrière dépendant d'Avi Himi, elle a eu peur de sortir l'affaire au grand jour. La journaliste Ayala Hasson a pu visionner l'enregistrement.
L'affaire Himi fait suite à l'affaire Naveh, du nom de son prédecesseur qui était tombé suite à la révélation de sa relation intime avec une avocate, Ety Krief, qui avait été nommée juge alors qu'il occupait le poste de président de l'ordre des avocats. A la différence de ce qui a été révéle sur Himi, la relation entre Naveh et Krief était consentie et datait de l'époque où Naveh n'était pas encore président de l'ordre des avocats. Mais des soupçons de nomination en échange de faveurs sexuelles avaient été à l'origine de leur mise en accusation. Finalement, les preuves recueillies contre les deux accusés ayant été obtenues de manière illégale par une journaliste de Galei Tsahal, l'affaire a été classée.
Rappelons qu'Avi Himi, originaire de Kiryat Shmona et proche du Likoud, représentait le symbole de l'avocat de la périphérie qui a réussi à se faire un nom. Ces derniers mois, il a déclaré, à la surprise générale qu'il ne serait pas candidat pour un second mandat. De plus, il a subitement pris des positions politiques très à gauche qui ont étonné beaucoup de personnes dans son entourage. Il est devenu, depuis quelques semaines, l'une des principales figures de la protestation contre le gouvernement et la réforme du système judiciaire.
La réforme en question prévoit notamment un changement du processus de nomination des juges afin de donner moins de poids justement aux recommandations internes, celles des juges et des avocats entre eux.
Il a alors justifié sa décision de ne pas se présenter à un second mandat par le fait que ''moralement'', il ne pouvait pas s'assoir ''dans la même pièce avec Betsalel Smotrich et Itamar Ben Gvir''.
Lorsqu'il a posé sa démission, il a déclaré: « Mes valeurs morales et sociales sont en conflit avec les ‘valeurs’ du nouveau gouvernement qui émerge, et elles minent la démocratie israélienne, l’Etat de droit et la valeur d’égalité entre tous les citoyens du pays. J’ai toujours défendu l’Etat de droit et ses gardiens : la police israélienne, le bureau du procureur général, l’institution du conseiller juridique du gouvernement, le système judiciaire – et la Cour suprême ».
Au sein de l'ordre des avocats, beaucoup de personnes ont émis l'hypothèse que le virage à gauche de Himi est intervenu lorsqu'il a compris que cette affaire et peut-être d'autres allaient sortir au grand jour et qu'il a cherché à s'attirer les bonnes grâces de ceux qui pourraient l'aider à ne pas tomber. En outre, il aurait préparé le terrain pour pouvoir prétendre à une attaque politique montée contre lui le jour où les accusations arriveraient. D'ailleurs, depuis la révélation de l'affaire hier soir, aucune des organisations de défense des valeurs démocratiques liées au mouvement protestataire contre le gouvernement n'a publié de réaction.
Ayala Hasson a téléphoné à Avi Himi pour lui donner un droit de réponse. La conversation a été diffusée sur la chaine 13. Himi, surpris par l'appel de la journaliste, ne nie pas et insiste que les faits dont elle parle ne relève d'aucune faute pénale. Il prétend que l'avocate qui l'avait sollicité pour obtenir sa recommandation était consentante. Il l'encourage à se tourner vers la police si elle pense que cela relève d'une enquête pénale. La journaliste lui a rappelé que tout dans la vie n'est pas qu'une question de faute pénalement répréhensible.
Par la suite, Avi Himi a publié un communiqué en réaction au reportage d'Ayala Hasson dans lequel il prétend faire l'objet d'une cabale: "Cette publication fait partie de la machine à distiller du poison de ceux qui travaillent à promouvoir le renversement de régime (la réforme du système judiciaire, ndlr). Nous assistons à la manière dangereuse dont des politiciens désespérés travaillent pour piétiner quiconque dont l'opinion diffère de la leur. Je prends en compte qu'ils essaieront de me faire du mal sur le plan personnel et c'est un prix que je paierai avec amour. Les calomnies ne m'impressionnent pas. Je continuerai à agir contre le renversement de régime qui veut écraser la démocratie israélienne''.