Tôt ce matin, vers 5h30, une poignée de personnes déguisées en employés de la mairie de Jérusalem ont peint en rouge les trottoirs et la route qui mènent à Cour suprême depuis l'Esplanade russe. Pour les manifestants, ''cette ligne symbolise le lien indéfectible entre un système judiciaire indépendant et la liberté d'expression, de création, de loisirs, de culture et de sport''. La police a arrêté cinq suspects pour détérioration de la voie publique.
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A 7h, ce sont plusieurs membres du mouvement de protestation des réservistes (A'him laneshek) qui ont bloqué le port de Haïfa. Ils ont justifié leur action: ''Nous, les combattants de l'armée de mer qui avons protégé les voies maritimes d'Israël, nous voulons signifier la limite au gouvernement et nous bloquons le port et les liens commerciaux d'Israël pour illustrer l'isolement moral, économique et diplomatique que le renversement de régime va entrainer. Ne laissez pas l'Etat se noyer''. La police sur place a prié les manifestants de ne pas bloquer les voies maritimes et d'évacuer les lieux.
Certaines écoles ont pris des allures de QG politiques ce matin. Dans des dizaines d'entre elles, les directeurs, enseignants et parents ont placardé des affiches pour mettre en garde contre la dangerosité de la réforme judiciaire, selon leurs dires. Des manifestants, anciens membres du mouvement Hashomer Hatsaïr, se sont regroupés pour un cours d'éducation civique devant le domicile du ministre de l'Education, Yoav Kisch. Leur slogan: ''Etre des sujets israéliens'', sur leurs pancartes, est inscrit : Etat juif et démocratique avec le mot démocratique rayé.
Des manifestations ont lieu également devant le domicile du président de la Knesset, Amir Ohana, qui a fêté hier ses 47 ans. Les personnes présentes lui ont ''fêté son anniversaire'', en estimant qu'il s'agissait ''du dernier qu'il fêtera dans une démocratie'' et affirmant qu'en tant qu'homosexuel, tout ce qu'il possède, c'est ''grâce à la Cour suprême''.
Plusieurs routes sont bloquées par les manifestants, à Tel Aviv, Raanana, Herzliya, la route (numéro 2) côtière vers le Sud à partir de l'échangeur Yanaï, ainsi que Kfar Yarok. La police a annoncé aux habitants de Tel Aviv, les routes alternatives en fonction de celles qui allaient être bloquées.
A Bné Brak, le mouvement de protestation des réformistes a voulu monter un bureau d'enrôlement à l'armée. Ils sont arrivés dans la ville avec une banderole: Bienvenue au bureau d'enrolement de Bné Brak. Des affrontements ont eu lieu avec la police.

Les organisateurs promettent encore beaucoup d'actions pendant toute la journée qui se terminera par un grand rassemblement au Kikar Habima à Tel Aviv puis par une marche des flambeaux.
Par ailleurs, des manifestations sont prévues devant les ambassades israéliennes à l'étranger. Des voix en Israël demandent aux dirigeants étrangers d'intervenir et de ne pas ''laisser Israël tout seul'' (sic), comme l'a dit une journaliste sur le plateau de la chaine 12 hier.
Ces manifestations interviennent au lendemain de la présentation du compromis présidentiel qui a été rejeté par la coalition. La déception a été grande hier soir après l'intervention du Président. Les membres de la coalition n'ont pas été les seuls à exprimer leur mécontentement face à ce compromis jugé non équilibré. Plusieurs analystes et journalistes ont reconnu que le Président n'avait pas réussi à faire le lien et n'avait pris en considération que les intérêts d'une seule partie, la gauche, oubliant que les électeurs israéliens ont conféré 64 mandats à la droite pour appliquer une certaine politique, il y a seulement quatre mois.
La crainte est que le Président, mu par la bonne volonté de calmer les esprits, a en réalité jeter de l'huile sur le feu. Le compromis qu'il a présenté ne peut être accepté par la coalition puisqu'il va à l'encontre des fondements du changement qu'elle réclame.