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Vendredi dernier, Galit Guttman, l'une des présentatrices de la chaine 12 a déclaré lors d'un débat sur le budget de l'Etat: ''Quelle est la charge que l'on peut imposer au tiers de la population de cet Etat pour finalement entretenir tous ces orthodoxes qui nous sucent le sang?! Il n'y a pas d'autres manières de le dire''.
Sur le plateau, parmi toutes les personnes présentes, seul le journaliste Barak Seri, a relevé la violence de ces propos et lui a demandé de revenir dessus. Guttman a refusé et persisté.
Si sur le plateau, Seri était le seul à réagir, le public a été nombreux à s'offusquer d'une telle expression digne des plus grands antisémites. C'est d'ailleurs ce qu'a tweeté le Premier ministre Netanyahou: ''Je condamne les propos odieux et haineux de Galit Guttman contre le public orthodoxe en Israël, qui rappellent les périodes sombres contre notre peuple. Ils ne doivent être prononcés nulle part - nous sommes tous frères!''.
Des plaintes ont été déposées auprès de l'autorité de l'audiovisuel qui a décidé d'ouvrir une procédure pour infraction contre la chaine 12.
De son côté, Galit Guttman, après quelques heures, a publié un tweet pour présenter ses excuses, mais rédigé d'une telle sorte que personne n'a véritablement cru à des regrets sincères: ''Je tiens à présenter mes excuses si j'ai blessé tout un secteur de la population. J'aime l'Etat d'Israël et c'est par souci pour son avenir que j'ai formulé cette critique acerbe contre les représentants du secteur orthodoxe à la Knesset. Ces propos ont été tenus lors d'un débat sur le budget et sur le fonds de la taxe d'habitation. Je n'avais pas l'intention de blesser tout un secteur de la population. Je m'excuse auprès de ceux qui ont été blessés par mes propos''.
La chaine 12 s'est désolidarisée de sa présentatrice: ''Keshet condamne fermement les propos de Galit Guttman, concernant le public orthodoxe, prononcés en direct ce matin. Ces paroles sont inacceptables et ne doivent pas être prononcées, quelque soit le contexte. Nous les regrettons et nous nous excusons pour avoir blessé inutilement. Guttman s'est excusée sur la formulation de ses propos et sur la stigmatisation de tout un public. Elle a été convoquée en urgence pour une clarification auprès de la direction''.
Nombreux sont ceux qui réclament tout simplement le départ de Guttman. Ils estiment qu'une personne tenant de tels propos ne peut pas continuer à officier à la télévision israélienne.
Cet épisode survient dans une atmosphère très hostile aux orthodoxes ces dernières semaines. Les opposants au gouvernement ont décidé d'alimenter la haine anti-religieuse pour faire vivre leur protestation, largement encouragée en cela par certaines personnalités politiques dont Yaïr Lapid qui accuse régulièrement les orthodoxes de piller l'argent public.
Sur la même lignée, l'ancien député travailliste, le francophone Daniel Ben Simon, a déclaré il y a quelques jours sur Aroutz Haknesset: ''Je ne peux pas vivre avec les orthodoxes. Ils ne veulent pas de moi et je ne veux pas d'eux. J'étais traditionnaliste quand je suis arrivé en Israël et c'est à cause de leur comportement que je suis aujourd'hui 100% laïc. Tout ce qu'ils veulent c'est de l'argent, prendre l'argent. Uniquement pour construire des yeshivot. Ils ne se soucient plus des autres''.
Les petites phrases violentes sont légions en ce moment, lorsqu'il s'agit de parler des orthodoxes. Ainsi, ce matin encore dans une interview télévisée, le député Avigdor Liberman a déclaré que ''Netanyahou mérite de souffrir tous les jours en enfer'' pour octroyer des budgets aux orthodoxes sans les obliger à étudier les matières profanes.