Vie politique

Le frère combattant dans Tsahal de Moshé Gafni

4 minutes
22 mai 2023

ParIsraJ

Le frère combattant dans Tsahal de Moshé Gafni
Photo by Oren Ben Hakoon/Flash90

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Les débats avant le vote du budget bi-annuel 2023-2024 ont été ouverts ce matin (lundi) par le président de la commission des Finances, Moshé Gafni. Ils se poursuivront sans interruption jusqu'à demain soir (mardi) 20h30. Ce sont essentiellement des députés de l'opposition qui s'exprimeront à la tribune de la Knesset pendant ces 35.5 heures de débats.

Dans son discours ce matin, Moshé Gafni (Yahadout Hatorah) est revenu sur les attaques dont font l'objet les orthodoxes ces derniers jours et s'est étonné: ''Pendant toute la campagne électorale, nous n'avons pas entendu un mot contre les orthodoxes. La presse a dit que j'étais un homme de gauche, bien que j'ai répété que je n'irais qu'avec la droite. Tout le monde était gentil avec moi, on m'a fêté mon anniversaire (Yaïr Lapid y a participé, ndlr). Je parlais avec Lapid, avec Gantz. J'ai toujours dit que j'irais avec le public traditionnaliste qui est à droite. Mais la presse qui est au service de la gauche m'a décrit comme un homme de gauche, aux idées politiques modérées, ce qui est vrai et ils espéraient que j'aille avec la gauche. Il y avait alors un silence absolu, on n'entendait pas un mot sur le public orthodoxe, ni sur l'argent, ni sur le budget, ni sur les études profanes. Si nous étions allés avec eux, Haaretz serait aujourd'hui rempli d'articles pour expliquer pourquoi Israël a besoin de gens qui étudient la Torah''.

 

 

Gafni a ensuite raconté à la tribune de la Knesset que son frère ''qui est plus orthodoxe que moi'' a fait l'armée. Il s'est battu pendant la première guerre du Liban. Il a participé à la bataille de Sultan Yacoub. ''Nous étions sûrs qu'il était mort pendant cette bataille. Il est orthodoxe. Si vous le voyez, vous allez lui crier ''parasite, va à l'armée''. D'ailleurs c'est ce qu'on lui dit à Tel Aviv. Il est revenu de la bataille de Sultan Yacoub, il y a perdu des amis. Ses enfants vont recevoir la moitié du budget que reçoit Yaïr Lapid, qui a fait son service comme journaliste dans le journal Hama'hané! Il ne s'est pas assez battu?''.

 

Gafni a également cité l'histoire de sa petite-fille, récemment devenue maman: ''Elle travaille dans le hi-tech avec ses amies orthoxes elles aussi. Elle gagne bien sa vie. Elle et ses amies ont étudié dans le séminaire du Rav Wolf à Bné Brak. Elle a étudié les matières profanes mais son école recevait la moitié des subventions que reçoit un établissement scolaire public laïc. On nous a dit que le séminaire était un établissement privé alors qu'il se trouve totalement sous l'autorité du ministère de l'Education nationale. On y étudie toutes les matières profanes. Il y a ici des députés qui ne veulent pas subventionner cette école. Pourtant on y étudie plus que dans les écoles laïques puisqu'en plus des matières profanes, on y trouve le coeur de l'enseignement juif, les matières religieuses".

 

 

En coulisses des débats à la Knesset, un compromis a été trouvé entre le ministère des Finances et le parti orthodoxe Yahadout Hatorah.

Les étudiants en kollel bénéficieront d'une bourse rétroactive depuis janvier 2023 pour un budget total de 250 millions de shekels qui seront prélevés sur les fonds de coalition réservés à Yahadout Hatorah. Le ministre des Finances a indiqué que s'il s'avérait nécessaire de compléter cette somme, l'argent sera prélevé sur l'excédent budgétaire à la fin de l'année.
En procédant de la sorte, il n'a pas été nécessaire de modifier le budget. Notons que pour la presse de gauche et l'opposition, ce compromis a été décrit comme une ''soumission'' de Netanyahou et Smotrich.

Or, le budget n'a pas été touché et le parti d'Itshak Goldknopf qui réclamait 600 millions de shekels en a obtenu 250.

Le député Oded Forer (Israël Beitenou) a adressé une plainte à la conseillère juridique du gouvernement contre ce compromis qu'il estime illégal: ''L'accord avec Yahadout hatorah n'a aucune base budgétaire. La source budgétaire qui a été proposée est celle des excédents budgétaires s'il devait y en avoir. Il s'agit d'une nouvelle pratique, inconnue et qui ne répond pas aux normes juridiques de base''.

 

Le vote des députés de Yahadout Hatorah est donc désormais acquis. Il reste à régler le différend avec Otsma Yehoudit autour du budget alloué au ministère du Neguev et de la Galilée. Le parti de Ben Gvir n'a pas encore indiqué officiellement de quelle manière il voterait. La loi fondamentale qui régit le vote du budget exige une majorité d'au moins 50 députés pour chacune des trois lectures.

La coalition dipose d'ores et déjà de cette majorité, même sans les députés d'Otsma Yehoudit. Rappelons que le budget 2017-2018 avait été voté avec 59 voix et que celui adopté sous le gouvernement Bennett Lapid avait recueilli lui aussi l'approbation de 59 députés.

 

 
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