L'ancien Premier ministre et ancien Chef d'Etat-major, Ehud Barak, a appelé ce soir à la désobéissance civile. Il s'est exprimé lors de la manifestation contre le gouvernement qui s'est déroulée à Haïfa.

''Nous n'avons pas encore remporté le combat'', a déclaré Barak, ''Les acteurs du renversement de régime n'ont pas abandonné. Ils poursuivent le même but mais avec une autre méthode. Netanyahou a encore besoin de temps et il est prêt à tout. Pour faire voter le budget, pour calmer les esprits dans sa maison, pour recevoir une invitation à la Maison Blanche et surtout pour affaiblir la protestation. Ma conclusion est la suivante: nous ne devons rien lâcher. Ne nous faisons pas d'illusions: nous devons intensifier la protestation, stopper immédiatement les discussions (à la résidence présidentielle, ndlr). La protestation doit s'intensifier et passer à la désobéissance civile non violente. Le scénario de la désobéissance civile a déjà été écrit par Mahatma Gandhi, Martin Luther King et d'autres. J'appelle les citoyens israéliens à se préparer à agir et quand l'appel sera lancé, à y répondre. Nous allons nous battre, nous n'avons peur de rien ni personne".

 

Ce samedi soir aussi des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés Rue Kaplan à Tel Aviv ainsi que dans d'autres endroits du pays pour protester contre le gouvernement. Impossible de ne pas constater l'érosion du mouvement avec des manifestations de moins en moins suivies.

Cette semaine, la criminalité dans le secteur arabe a fait l'objet de slogans et d'affiches. Les manifestations ont commencé par une minute de silence pour les plus de 100 victimes dans ce secteur depuis le début de l'année.

 

A Beer Sheva, Yaïr Golan (Meretz) a avoué la nature de cette révolte et définit le mouvement qui défile dans les rues d'Israël ces dernières semaines: ''Nous sommes le vrai camp national, le camp des patriotes par excellence. Nous sommes les citoyens qui contribuent, qui servent, qui se battent, qui paient le prix du sang depuis des années. Ces derniers mois, nous avons commencé à raconter une nouvelle histoire israélienne et nous nous sommes réappropriés le drapeau, mais cela ne suffit pas. Le sionisme que nous portons à bout de bras, nous oblige à nous approprier le judaïsme. Un judaïsme qui repose sur la culture contemporaine, un héritage actualisé et une profondeur historique. Un judaïsme avec une identité distincte, une identité de réparation du monde, de justice, d'égalité, de lumière et de progrès. Un judaïsme optimiste, courageux, sûr de lui, qui croit en l'homme, qui est tolérant et ouvert, mais pas naïf. Nous n'avons pas le droit d'abandonner le judaïsme dans les mains de charlatans, de hassidim et d'orthodoxes fanatiques. Un judaïsme libéral, c'est notre judaïsme, c'est le nouveau sionisme''.

 

Cet après-midi, le Premier ministre Netanyahou et le ministre de la Justice Levin se sont entretenus en tête à tête pendant trois heures au sujet de la réforme du système judiciaire.